Campagne apprentissage 2024 : faire de l'apprentissage un levier de réussite pour tous les jeunes et les entreprises
Publié le Mis à jour le 06/11/2024 |
La ministre du Travail et de l’Emploi Astrid Panosyan-Bouvet a lancé hier matin la nouvelle campagne de communication et d’actions en faveur de la mobilisation des entreprises et des recruteurs pour l’apprentissage. Elle a pour cela rassemblé les acteurs de la formation professionnelle, les organisations patronales, des médaillés de l’équipe de France WorldSkills, des apprentis et d’anciens apprentis au ministère du Travail et de l’Emploi.
À l’heure actuelle, près de 50 000 jeunes sont entrés en formation depuis la rentrée sans avoir trouvé d’employeurs et souhaitent entrer en apprentissage. La campagne de communication et d’actions a pour objectif de convaincre des employeurs de leur offrir un apprentissage.
La campagne aura deux volets : communication et actions
En matière de communication, une vaste campagne de sensibilisation aux entreprises des bénéfices de l’apprentissage est lancée sur les médias et les réseaux sociaux. Elle s’accompagnera d’événements thématiques en novembre. L’ensemble du dispositif de campagne renverra vers le site 1jeune1solution, plateforme dédiée à l’accompagnement et à l’insertion des jeunes dans la vie active.
En matière d’actions, des cellules régionales interministérielles d’accompagnement vers l’apprentissage fourniront un appui renforcé aux candidats, en complément de l'action des centres de formation d'apprentis (CFA). Sous la responsabilité du préfet de région, ces cellules réunissent les acteurs de l'écosystème en matière d'apprentissage : opérateurs de compétences (OPCO), Centres animation ressources d'information sur la formation/Observatoires régionaux emploi formation (Carif-Oref), service public de l'emploi, conseils régionaux, chambres consulaires, rectorats de régions académiques, etc.
Pour Astrid Panosyan-Bouvet, « le premier pas dans le monde du travail est souvent ce qui nous lance dans la vie d’adulte. Pour que les résultats perdurent et que les succès continuent, ce n’est pas seulement l’État qui est à la manœuvre1, ce sont les acteurs du réseau pour l’emploi et de l’insertion, et surtout les chefs d’entreprise. Offrir un apprentissage, ce n’est pas seulement s’entourer et transmettre et ce n’est pas seulement améliorer l’insertion professionnelle de nos jeunes et faire grandir nos entreprises. C’est contribuer à donner une place à chacun dans le monde du travail et dans notre société. »
L’évènement a également été l’occasion de recevoir et de féliciter une partie des membres de l’équipe de France WorldSkills et sa présidente, Florence Poivey. Réels exemples de réussite et source d’inspiration pour les futurs apprentis, ils ont fait briller l’excellence française il y a quelques semaines à Lyon lors de la compétition internationale Worldskills.
Une table ronde réunissant le MEDEF, la CPME et l’U2P autour de la nécessité de se mobiliser en faveur des apprentis a également été l’occasion d’échanges fournis entre Laurent Munerot (vice-président de l'U2P), Florence Gélot (directrice éducation/formation du MEDEF) et Stéphane Heit (vice-président de la CPME).
Retour en images sur l'événement de lancement du 22 octobre
Bonjour, Madame la Ministre. Bonjour, Mesdames et Messieurs les Présidents. Bonjour, chers amis engagés de l'apprentissage.
_ Avant d'entamer cet événement, je vous présente Victoire qui est étudiante avec moi à l'ISCOM.
_ Effectivement. Je suis ravie d'être avec vous ce matin pour vous accompagner durant cette matinée. Travailler pour le domaine public, c'est travailler pour nos citoyens.
_ De mon côté, je suis aussi en alternance en dernière année en agence de publicité, et aussi formateur aux débats. Il m'a fallu beaucoup de temps pour trouver ce qui m'intéressait. J'ai eu l'occasion de faire 4 stages et d'être en alternance. Enfin, arrivé au planning stratégique, pour faire en sorte que le bon message passe à la bonne personne de la bonne manière.
_ Pour commencer, nous laissons la parole à Madame la Ministre du Travail et de l'Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet.
_ Vous voyez, c'est ça, l'apprentissage. Merci à vous pour cette introduction et bravo pour ce défi que vous relevez de vouloir présenter cette mobilisation des entreprises en faveur de l'apprentissage. Vous faites un très bon boulot ! Il faut continuer. Monsieur le Délégué, cher Patrick. Madame la Présidente de WorldSkills France que j'ai eu le privilège de rencontrer hier, Mesdames et Messieurs, merci d'avoir répondu présent à notre invitation au ministère du Travail et de l'Emploi. Nous lançons aujourd'hui une campagne pour l'alternance à un moment important puisque nous sommes dans la dernière ligne droite. C'est le moment un peu délicat où plus de 50 000 apprentis doivent encore trouver leur entreprise. C'est un moment important pour préparer les échéances de l'année prochaine. Tous les acteurs doivent être mobilisés. Les centres de formation, bien entendu. Les services de l'État, France Travail, les missions locales ainsi que la plate-forme 1jeune1solution. Cette campagne s'accompagne d'une campagne de communication destinée aux entreprises que nous lançons aujourd'hui. Prenons quelques pas de recul. En 2018, nous avons lancé la révolution, j'ai envie de dire la révolution culturelle de l'apprentissage. Et je veux souligner ici l'importance des entreprises qui ont joué le jeu en s'emparant du dispositif. Mais nous pouvons voter des lois, créer des dispositifs, on ne va pas bien loin sans l'engagement des centres de formation, des entreprises ou de l'envie des apprentis eux-mêmes. Et avec l'apprentissage, l'entreprise devient un lieu de formation. Le temps en entreprise est un temps de formation tout aussi important que celui dans les écoles et les centres d'apprentissage. C'est quelque chose d'extrêmement important là où, en France, contrairement à l'Allemagne, à la Suisse ou aux pays scandinaves, on ne voit pas cette opposition nécessaire entre le théorique et le pratique. La force de l'apprentissage, c'est précisément de mêler les 2. Pour s'inscrire sereinement dans une démarche de recrutement, les entreprises doivent pouvoir disposer d'une meilleure vision de la performance des formations en matière de réussite à l'examen et à l'insertion. C'est un point d'amélioration que nous avons aujourd'hui dans le dispositif de l'apprentissage. Point d'amélioration à la fois pour les élèves quand ils choisissent les centres de formation, mais également pour les entreprises. Les formations en apprentissage doivent mieux répondre à leurs besoins de compétences, et plus particulièrement aux grandes évolutions qui correspondent aux besoins de l'économie française. Je pense à la réindustrialisation, aux transitions environnementales et numériques. C'est cette meilleure prise en compte qui permettra une meilleure articulation des temps entre entreprises et CFA. Pour les entreprises, il faut le dire aussi et je ne le vois pas plus tard que vendredi quand j'étais dans l'Allier où je discutais avec un tuteur dans une entreprise de négoce agricole, l'apprentissage constitue un levier puissant. D'ailleurs, beaucoup d'apprentis restent dans l'entreprise où ils ont été formés. Les entreprises assurent une mission de formation, elles facilitent l'entrée sur le marché du travail. Un apprenti, c'est aussi un nouveau collaborateur. C'est aussi une manière de questionner ses propres habitudes, de questionner la relation qu'on peut avoir avec le client. L'apprenti peut aussi poser d'autres questions, challenger. Ça nous permet de nous améliorer tous collectivement. La fin octobre est une période sensible pour les apprentis qui n'ont pas encore trouvé leur employeur. C'est maintenant que ça doit se passer. Vous avez pu entendre dans la presse que les conditions de l'aide aux employeurs aux apprentis allaient changer. Les primes ne vont pas être supprimées, elles vont être recalibrées en restant supérieures à ceux que nous avons connus lors de la période pré-Covid. On est loin de l'arrêt des aides à l'apprentissage comme j'ai pu le lire ici et là. La force de l'apprentissage, c'est que ça concerne à la fois les étudiants de tous niveaux de qualification. Ça, c'est vraiment une grande force. Et la 2e force, c'est que ça concerne toutes les entreprises. De l'apprentissage de l'artisan en bâtiment au centre de négoce dans l'agriculture aux grandes entreprises comme Safran ou Stellantis que j'ai pu rencontrer la semaine dernière. L'aide à l'embauche des apprentis qui va être recalibrée ne représente qu'un aspect de soutien public à l'apprentissage. L'État, de manière directe et indirecte, à travers les exonérations de charges, à travers le financement des contrats et des centres de formation, joue un rôle considérable dans le financement. Il faut toujours remettre les choses en perspective. Quand on compare aujourd'hui le financement public de l'apprentissage par rapport à des modèles comme la Suisse comme l'Allemagne, la France investit en termes de financement public à des niveaux équivalents à la Suisse et supérieurs à l'Allemagne. Ça doit aussi nous faire réfléchir, pouvoirs publics, entreprises, apprentis sur l'effort public mis en place et les marges de progression qu'on peut faire, avec toujours beaucoup d'argent, mais avec moins d'argent pour pouvoir être au niveau suisse et allemand. Depuis 2018, nous avons changé l'image de l'apprentissage. C'est peut-être ça, la grande réussite de cette révolution culturelle chez les jeunes chez les employeurs. Changer l'image de l'apprentissage a été aussi le rôle de WorldSkills. Ma frustration, c'est que j'ai été nommée ministre du Travail une semaine après les WorldSkills qui se sont déroulés à Lyon. Je n'ai pas pu participer à la finale, j'aurais vraiment été très heureuse de rencontrer les médaillés. Je sais qu'il y en a un certain nombre ici. Je sais que cet événement a été très apprécié à la fois de ceux qui ont participé et des spectateurs. Je sais à quel point il est indispensable dans notre politique d'orientation et de découverte des métiers. Mais plus fondamentalement, ce que je vois dans la lecture que j'ai eue de la presse et des échanges avec la présidente, c'est l'envie et la fierté. Ça vaut tous les dispositifs du monde. Et cette capacité à entraîner. Je comprends que la région Auvergne-Rhône-Alpes qui était la région haute puisque les WorldSkills se déroulaient là-bas avait demandé à tous les lycées professionnels de participer à cette compétition. Ça a eu un effet d'entraînement incroyable. À l'image des Jeux olympiques et paralympiques, je crois qu'il faut faire le même pari avec les WorldSkills. À partir de 2025, pour l'édition européenne, et dès 2026 pour l'édition mondiale qui aura lieu à Shanghai. Merci d'être venus et de participer à cette matinée de mobilisation. Je compte vraiment sur vous pour porter le message et convaincre les hésitants, que ce soient les apprentis ou les entreprises. En prenant un apprenti, vous offrez souvent le premier emploi, la première rémunération et pour certains, une première chance. À tous, vous donnez une place dans le monde du travail, dans la société, peu importe la formation ou la situation de départ. Je suis très heureuse que Patrick soit là pour porter la voix des apprentis en situation de handicap. 1 % de nos apprentis sont en situation de handicap et on peut largement mieux faire. C'est à nous tous de nous mobiliser. Et je sais que je peux compter sur vous. Merci beaucoup.
_ Merci beaucoup, Madame la Ministre. Justement, par rapport à WorldSkills, nous avons un film récapitulatif de l'édition 2024 qui va pouvoir nous être diffusé.
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_ Merci. Bienvenue à tous et bienvenue à Lyon ! Je proclame la 47e édition de la compétition mondiale des WorldSkills ouverte !
_ On analyse. On ne se laisse pas faire.
_ Lisa, from France !
_ Congratulations.
_ Une 3e place internationale pour la France, ce qui est quand même un palmarès incroyable. Nous avons avec nous Lola, Dylan, Théo et Ruben, 4 médaillés de la compétition, et Madame Florence Poivey, présidente de WorldSkills France sous vos applaudissements.
_ Avant de dire quelques mots, je voudrais vous remercier très chaleureusement à la fois de nous avoir invités aujourd'hui avec nos jeunes dont on est si fiers, mais aussi de votre engagement. Je vois Rachel qui est là qui a été notre fée. WorldSkills, c'est en fait les JO des métiers pour les jeunes de moins de 23 ans. Ce n'est pas galvauder du tout la marque JO quand on compare WorldSkills aux JO. C'est 85 pays qui composent le mouvement, une soixantaine de métiers, du boulanger à la robotique industrielle, de l'esthétique à la construction digitale. En France, il y a d'abord les sélections régionales. Chaque médaillé d'or de son métier dans sa région a accès à la finale nationale. Une finale nationale, c'est 745 jeunes garçons et filles, tous médaillés d'or dans leur région, qui viennent participer. Le médaillé d'or national a accès à cette finale internationale. Cette année, à Lyon, on a eu l'honneur, la science, la fierté et la responsabilité énorme d'accueillir 1500 jeunes, tous médaillés d'or de leur métier dans leur pays, venus défendre comme Ruben, Léa et Théo... lui, c'est un ancien de l'édition précédente... leur titre mondial. C'est une énergie positive absolument extraordinaire. Je voudrais juste vous donner mes 3 étonnements et mes 3 émerveillements. J'ai le bonheur immense d'être présidente de WorldSkills depuis 2 ans. Qu'est-ce que je retire de cette expérience ? 3 choses très fortes. D'abord, nous avons une jeunesse extraordinaire, capable de passion, d'audace, de détermination, de dépassement de soi. Avec, aussi, une fraternité extraordinaire et un sens citoyen absolument remarquable. 2e chose, nous avons des centres de formation. Vous l'avez évoqué tout à l'heure, Madame la Ministre. Que ce soient des CFA ou des lycées pros, il y a des formateurs avec une force d'engagement, de transmission, de partage de leurs passions et de leur savoir-faire, de cette confiance dans le jeune pour l'accompagner dans des chemins de passion, d'envie et de fierté. Et la 3e chose, quand le métier est fait avec excellence, chaque métier est beau. Vraiment. Chaque métier est extraordinairement beau. Il n'y a plus de vieux métiers. La modernité s'est invitée dans chacun des métiers aujourd'hui, que ce soit dans la technologie ou par l'impact environnemental, elle est là. Ces 3 éléments font que oui, vous l'avez dit, l'envie et la fierté sont un moteur puissant. La chance donnée à un jeune de nourrir son envie, de nourrir sa fierté, c'est certes une chance pour lui, c'est une chance immense pour l'entreprise finalement, c'est une chance pour notre territoire et pour la France tout entière. Oui, allez-y ! J'étais industriel dans le Massif central, j'ai eu beaucoup d'apprentis et ça m'a sauvée. Ça m'a permis d'oser l'avenir. Ils sont formidables. Ils vous apporteront beaucoup.
_ Merci, Madame la Présidente. Madame la Ministre, quel est votre retour sur le parcours de l'équipe de France ?
_ Je suis admirative, et très impressionnée. Cette équipe de France est arrivée 3e. Il faut se rappeler que c'est un championnat mondial. On a vu les drapeaux. Et première équipe parmi les pays européens, première avant l'Allemagne et la Suisse qui ont une forte tradition. Je suis extrêmement impressionnée et admirative de voir l'engagement, la concentration et l'effort pour arriver là. Comme l'a dit la présidente de WorldSkills, pour être qualifié à ce niveau de compétition, il faut avoir franchi un certain nombre de compétitions antérieures. Et je suis émue par l'émotion. Émue aussi par l'immense fierté de la conscience de chacun de représenter quelque chose de plus grand que soi. Que ce soit le métier, les compagnons, les collègues, mais aussi plus grand que soi parce que quelque part, avec son drapeau français, c'est le pays qu'on représente. Bravo. On a vraiment envie de continuer cette dynamique, et ça commence dès maintenant.
_ Moi, je suis Ruben, champion du monde en construction digitale. Tout ce qui concerne la partie numérique, la modélisation 3D.
_ Moi, je suis médaille d’excellence en soins esthétiques.
_ Moi je suis médaille d’or sur la réception d'hôtellerie.
_ Édition 2022 et champion du monde en service en restauration.
_ Quelque chose de super important, c'est l'accompagnement de l'entreprise. Comment pouvez-vous détailler comment l'entreprise vous a accompagnés pendant votre parcours, notamment pendant la compétition ?
_ J’avais la chance d'être bien accompagné. Je travaillais dans la fonction publique. Heureusement. Il faut du temps pour s'entraîner. On a cette responsabilité de représenter la France et nos métiers. C'est comme ça que j'ai découvert cela en travaillant au service du protocole de Strasbourg. Avec ce sens de l'engagement, en travaillant dans le monde institutionnel, on a ce sens de l'engagement forcément dans les WorldSkills. On est tous ensemble, on découvre notre métier et d'autres. C'est la chance des WorldSkills, c'est "faire société ensemble". Et on vient de tous les milieux sociaux. On fait fraternité ensemble. On vit les mêmes émotions, les mêmes difficultés. On le fait dans un seul et unique but : représenter la France, et aller le plus loin possible. Et dans la fonction publique, ça jouait vraiment le jeu. Donc, merci beaucoup.
_ Pour ma part, j'étais alternant au palace parisien le Meurice. Cela faisait du sens avec ma participation aux WorldSkills. J'étais dans un lycée pro et au Meurice. L'accompagnement de l'entreprise m'a vraiment aidé parce qu'ils ont pu me libérer pendant la préparation. Et j'ai reçu toute l'aide et les conseils professionnalisants de la part d'une maison historique à Paris qui m'a donné toutes les clés pour réussir dans cette année de préparation.
_ Moi, c'était un peu plus compliqué ; j'ai dû changer d'entreprise pour mon BTS. Parce qu'ils n'acceptaient pas de me libérer pour mes entraînements et mes semaines techniques. J'ai été pris à Cheval Blanc Paris, une très belle entreprise, ils m'ont permis de me libérer pendant la préparation du parcours. Je les remercie. Ils prônent les valeurs de l'excellence, ce sont les valeurs du concours. Grâce à eux, j'en suis là aujourd'hui.
_ Pour ma part, j'ai eu la chance d'avoir un patron d'entreprise qui a découvert WorldSkills avec moi et il a tout de suite adhéré. On a récupéré des missions qui collaient avec les sujets des WorldSkills. Pour toutes les semaines techniques de préparation, il m'a libéré sans aucun souci. Il m'a suivi et il est venu jusqu'à Lyon pour travailler jusqu'à la remise des médailles.
_ Je me permets juste un petit mot : oui, il y a des grandes maisons, des grandes marques. Mais il y a aussi un start-uper ; le patron de Ruben venait de créer sa boîte il y a 5 ans, donc c'est ouvert à tous types d'entreprises.
_ Merci beaucoup, Madame la Ministre, que souhaitez-vous dire à ces champions ?
_ De la reconnaissance de la gratitude. Vous avez représenté vos métiers, mais vous avez aussi représenté la France. Une forme de reconnaissance parce que vous allez pouvoir inspirer beaucoup d'autres jeunes qui se disent que ça peut être possible, dans ce métier comme dans tant d'autres. Merci. J'espère que l'on pourra aussi compter sur vous pour faire connaître WorldSkills et la force d'apprentissage d'alternance, comme la voie royale aujourd'hui comme le premier pas vers l'emploi pour la jeunesse. Merci à vous.
_ Merci à vous. Pour aller vers le prochain sujet et nos prochains intervenants, regardons un reportage sur l'apprentissage du point de vue des entreprises, et notamment des tuteurs.
[Vidéo sous-titrée]
_ Madame la Ministre, je crois que vous avez quelque chose à remettre à l'équipe de France WorldSkills.
_ Un livre sur les hôtels particuliers de Paris. Je ne sais pas pourquoi c'est ce livre qui a été choisi, mais c'est l'excellence. Les métiers d'art. Je suis très sensible à ce que vous avez dit, Florence, tout métier est noble quand on donne le meilleur de soi-même et quand on y met l'excellence. C'est l'une des grandes forces de ce que vous nous avez appris. Bravo à vous. J'espère qu'on se reverra à l'Élysée comme l'a annoncé le Président pour fêter vos victoires, parce que vous avez un message magnifique à donner à nos entreprises et notre jeunesse de France. Merci à vous.
_ Nous accueillons maintenant les apprentis qui représentent l'université d'études, de compétences, énergie positive. Caractérisant parfaitement l'objectif de l'apprentissage. Merci de les accueillir.
_ Merci. Dans un premier temps, on va faire un premier tour de table. Pouvez-vous présenter, la phase de vos études, vos passions ou votre vocation ?
_ Moi, je suis Pascale, et en recherche d'emploi. J'ai fini mon alternance en entreprise il y a 2 semaines. Je soutiens vendredi. J'ai fait mon alternance chez Louis Vuitton en tant que chargée RSE. Je suis passionnée par... c'est drôle, ça fait bateau, mais j'aime apprendre.
_ Bonjour, je suis Sarah. Je suis actuellement en première année de Master à l'Iscom Paris en design motion. J'ai trouvé mon alternance via l'association Arpège, une association pour les handicaps que l'on ne voit pas. J'ai la chance d'avoir un poste qui me plaît ; ils se sont adaptés à moi pour pouvoir évoluer, et aussi pour rester dans de la créa. Malheureusement, par rapport à des troubles dys, la dysorthographie, c'est ce qui a beaucoup buggé pour trouver une alternance cette année. Mais j'ai une alternance.
_ Je suis Léa, ancienne apprentie en élevage laitier. J'étais en BTS production animale, je suis originaire de Normandie. J'ai beaucoup appris pendant ces 2 ans ; je viens tout juste de terminer, j'ai eu mon BTS en septembre. Aujourd'hui, je suis en voie de devenir inséminatrice bovine.
_ Bonjour, je suis Noah. Je suis ancien apprenti boucher.
_ Bonjour à tous. Je suis Benjamin, je ne suis plus Data scientiste parce que j'ai évolué depuis le temps. Je suis directeur en informatique. Les passions, j'ai une grande chance dans ma vie, j'ai beaucoup voyagé. J'ai déjà visité plus de 45 pays. Et j'ai appris un tas de langes sur le chemin, c'est le goût d'être un peu en dehors de sa zone de confort, aller voir d'autres cultures d'autres manières de faire. Je pense que cela représente les WorldSkills que l'on vient de voir.
_ Bonjour, je suis apprenti sertisseur, le métier de la joaillerie où l'on fixe les pierres sur les métaux.
_ Merci à tous. Première question sur l'alternance : comment avez-vous trouvé votre alternance, et quelles compétences avez-vous développées que vous n'auriez pas développées lors d'un parcours standard ?
_ Comment je l'ai trouvée ? J'ai cherché sur LinkedIn, sur Indeed... Je crois que le coup de pouce m'a été donné par le réseau Arpège, la même association qui accompagne les jeunes porteurs d'un handicap dans leur insertion professionnelle. En amont, un travail professionnel a été fait ; comment dire, je sais fédérer les ressources qui sont mises à ma disposition. Une association venait : "On peut te faire ton CV" ouais, je suis dispo... Ce qu'il y a de beau, moi, je suis le résultat d'une aide collective. Typiquement, en amont chez Louis Vuitton, ils ont organisé des simulations d'entretien avec Arpège. L'association Handynamic m'a suivie.
_ Et la 2e question : qu'est-ce que tu as développé au sein de ton alternance que tu n'aurais pas trouvé dans un parcours standard ?
_ Déjà, avoir un vrai projet avec des délais. Il y a des ressources qui sont mises, parfois, il n'y en a pas. Et aussi, l'approche client. Parfois à l'école, il y a des simulations, mais OK. Mais là, il y a quelqu'un qui t'attend. Il y a un expert. Moi je travaillais sur le côté social. Mais il y a aussi un aspect... comment dire, il y a un retour. Quelqu'un te suit, il y a une mission. Il y a des livrables clairs à donner. Tu as des collaborateurs. Tu es incubée, quoi ! Ce n'est pas que de la théorie. Je n'ai rien contre l’éducation, mais j'ai appris énormément de choses. La diversité, l'inclusion, moi, une femme noire, je la vis au quotidien. Mais le fait d'aller en entreprise, d'aller mobiliser les collaborateurs autour de ça, le fait d'organiser des événements autour de ça, faire des campagnes, voir si ça a marché ou pas. Le fait de mobiliser les collaborateurs, ça apprend énormément. D'être en contact avec les autres, sortir de ses a priori, j'ai tellement appris d'un niveau humain et personnel. Il y a des choses que j'ai découvertes et que j'ai réussi à faire.
_ Moi, comment j'ai trouvé mon alternance, c'est Arpège qui m'a beaucoup sollicitée depuis le lycée. J'ai fait des événements avec LVMH, au sein de Dior, Louis Vuitton, Guerlain, Hermès. J'ai acquis plusieurs compétences qui m'ont conduite à une première alternance. J'ai pu travailler pour Chanel. Par la suite, j'ai changé de spé, j'ai fait de l'initial. Arpège ne m'a pas lâchée. J'ai eu des entretiens avec de très grandes marques des grandes sociétés. Disney m'a contactée directement et ils m'ont créé un poste par rapport à ce que mes études demandaient. Et aussi, par rapport à ce que je voulais faire plus tard. Parce que plus tard et que je veux être directeur artistique au sein de l'annonceur, plus vers le parfum. Voilà. Là, actuellement, les skills que j'ai, je les ai appris toute seule. C'est très dur d'être reconnue handicapée au sein d'une entreprise. Ils pensent qu'on n'est pas forcément doué. À Disney, mon tuteur m'aide à les acquérir. Sur Insta ou TikTok, c'est moi qui fais, et je suis fière de montrer que je suis capable de faire des choses. Je me suis battue pour en arriver là. Ce que je ferai plus tard, ce sera grâce à l'alternance. Ce n'est pas à l'école qu'on acquiert toutes les connaissances nécessaires pour notre futur.
_ J'ai eu plusieurs maîtres d'apprentissage. Le premier est malheureusement parti à la retraite plus vite que prévu. Plein d'options se sont ensuite présentées à moi : Facebook. Cela paraît bête, mais mettre une annonce avec son métier, dans le milieu agricole, il y a énormément des possibilités. Je voulais travailler avec les vaches laitières, mais aussi avec les chevaux. Voir un peu toutes les races et en apprendre le plus possible. Le fait d'être en apprentissage de tout cela m'a permis de beaucoup découvrir. Mes maîtres d'apprentissage m'ont appris énormément de choses. Je ne suis pas du tout issue du milieu agricole. Mes parents sont dans la restauration, mais pas du tout dans le milieu agricole. C'est grâce au stage de 3e que j'ai découvert ce milieu. Grâce à l'apprentissage, j'ai tout appris de A à Z : aujourd'hui, si un éleveur part demain en vacances, je peux le remplacer sur l'exploitation, je peux tout faire. Nourrir les animaux jusqu'aux soins. Et c'est grâce à eux que j'en suis là, aujourd'hui je peux aller au bout de mes envies, devenir inséminatrice bovine et aller plus loin que ce que j'aurais pu faire avec des études initiales.
_ Moi, j'ai eu de la chance. Toute ma famille est dans la boucherie, depuis l'âge de 5 ans, je sais que je veux devenir boucher. J'avais une petite boutique à côté de chez moi, j'ai pu me lancer. Ils m'ont accepté en stage sans hésiter. Dans cette entreprise, j'ai grandi plus vite que les autres. Dans le sens où, dès l'âge de 15 ans, on est vraiment lancé dans la vie professionnelle, dans le monde des adultes. Quand on a 15 ans, on n'imagine pas tout ce qu'il y a derrière le monde du travail. Oui, cela m'a permis de grandir plus vite, d'acquérir des compétences au niveau de la gestion, et tout ça.
_ Merci beaucoup, Noah, très intéressant.
_ De mon côté, la recherche s'est faite naturellement. Je travaillais dans un magasin Leroy Merlin. Pendant 2 ans. Ensuite, dès mon entrée en école d'ingénieurs, j'ai réussi à décrocher un poste en apprentissage comme Data scientiste, pendant 3 ans. +1 année en chefferie de projet. Puis j'ai poursuivi en CDI en tant que chef de projet. Comme le disait Noah, c'est la maturité que l'alternance m'a permis d'avoir. Je ne serais jamais arrivé au poste où je suis aujourd'hui sur l'alternance. Où j'aurais sans doute attendu beaucoup plus longtemps. À la fois, la confiance m'était donnée par l'entreprise, et la confiance que moi, je leur ai donnée pour occuper le poste que j'ai aujourd'hui.
_ De mon côté j'ai trouvé mon alternance avec mon école qui organisait des job datings, donc, des rencontres avec les entreprises et ceux qui recherchent une entreprise. Après, ce que cela m'a apporté, c'est une réelle expérience professionnelle. On se rend compte comment fonctionne une entreprise, peu importe sa taille, sa contrainte. Ça, on n'en a pas conscience à l'école ; tout est parfait sur le papier. Alors qu'il y a plein imprévu. On apprend à gérer les imprévus, à rebondir. Cela m'apporte beaucoup même dans ma vie personnelle.
_ Merci beaucoup, Benjamin.
_ La 2e question de ce tour de table, et cela va amener à un débat, et n'hésitez pas à prendre le micro et la parole en même temps. Quelque chose de très important, rôle de l'entreprise en apprentissage. Une très grande différence entre les alternants et les stagiaires, c'est le rôle, et la manière dont il est considéré. Qu'avez-vous à dire ? Pensez-vous que l'entreprise a une certaine importance dans la représentation de l'alternant en général, par rapport aux stagiaires notamment ?
_ J'ai eu la chance, depuis plus de 6 mois, de passer de l'autre côté. C'est-à-dire qu'aujourd'hui j'encadre et je coordonne des alternants et des stagiaires. Je vois tout le challenger de mon ancien manager à l'époque, de me manager, tout simplement. C'est vrai, cela demande un effort supplémentaire. On ne travaille pas avec quelqu'un qui a 5, 10 ou 20 ans d'expérience ; cela demande un engagement, des tâches précises et un engagement dans le fond. Le message que je passe, c'est de considérer l'alternant comme un salarié de l'entreprise : il a les mêmes droits et les mêmes devoirs. C'est cela que j'aie envie de donner à un alternant ou manager qui accompagne des alternants.
_ Moi aussi, j'ai fini mon apprentissage et j'ai eu la chance d'encadrer des apprentis, dont un. Le vrai challenge, c'est d'avoir un regard neuf. Même s'il n'y a pas beaucoup d'écart d'âge, on voit la différence entre les générations. À l'heure actuelle, il faut se renouveler sans cesse. Il faut se remettre en question tout le temps. C'est super important.
_ Moi, j'ai déjà eu plusieurs expériences en alternance. La première s'est très mal passée, car pour eux, un stagiaire ou une alternance c'est : "Tu n'as pas de compétences, je n'ai pas le temps de t'apprendre, tu t'assois à ton bureau, tu fais des copier-coller, tu n'assistes pas aux réunions". C'est comme si tu étais bête ! Tu es là pour acquérir des compétences. Mais on n’évolue pas tous en même temps. C'était très compliqué pour moi de me lever chaque jour pour me dire que je n'avais pas envie d'aller travailler parce que ça ne me plaît pas. C'est pour cela que j'ai fait une année de césure. Cela plonge les alternants à être démunis, un peu en mode burnout. J'avais très peur de recommencer mon alternant cette année, être dans une très grande entreprise avec des gens très jeunes. Mes tuteurs ont une dizaine d'années de plus que moi. Mais je participe aux réunions, je suis en charge de compétences très importantes dans le sens où je dois parler à des réunions, je dois organiser des réunions, j'ai des rendez-vous avec des annonceurs par rapport à des postes publicitaires. Je ne l'aurais jamais imaginé. Je trouve que c'est extrêmement important d'introduire l'alternant au même niveau que le salarié de base. Parce que ça ne sert à rien de faire des copier-coller toute la journée, ce n'est pas comme ça qu'on évolue et qu'on apprend. Je trouve vraiment dommage, les entreprises qui pensent cela. Voilà.
_ La question, c'était le rôle de l'entreprise, si je me souviens bien ? Rôle et importance, d'accord. En apprentissage, par rapport à l'école, on est impliqué complètement dans la formation ; on fait partie de l'entreprise, c'est beaucoup plus motivant. Pour certains profils, ça va mieux convenir pour étudier, et pour apprendre. Notre travail, nos études, c'est 33 % de notre vie. C'est important de s'y sentir bien. Ce sont eux qui vont nous donner envie de faire ce métier ou non. Même si le métier nous plaît, si on a une mauvaise entreprise, ou un mauvais maître d'apprentissage qui n'est pas à l'écoute, cela va tout changer dans notre expérience. Il y a tellement de choses à dire !
_ Tu peux y aller, t'inquiète, on a un peu de temps.
_ Je vais m'arrêter là pour le moment.
_ Merci beaucoup, Benjamin. Merci à tous les 6. Une dernière question. Je t'en prie, Pascale ?
_ Il y avait 2 volets. Le premier, c'était ?
_ La question posée c'était : que penses-tu du rôle de l'importance de l'entreprise dans le parcours d'un alternant ?
_ Pour moi, l'entreprise est primordiale. Dans mon cas, c'était 3 semaines en entreprise et 1 semaine à l'école. Ce qui était bien, parfois, les projets de l'école croisaient avec les projets que nous avions en entreprise. Si je compare avec ce que les autres ont dit, le stage et l'apprentissage, j'avais déjà fait un stage avant chez Christian Dior, je n'ai pas trop vu la différence. Mes managers étaient très bienveillants, j'avais des missions, on m'a donné des responsabilités dans les 2 cas. Mais l'alternant, psychologiquement... enfin, c'est assez délicat. Le stagiaire, ce n'est pas le collaborateur à part entière. Je ne sais pas comment le dire. Quand tu es alternant, tu es collaborateur. L'écart psychologique est là. Pour quelqu'un comme moi qui venais d'Afrique avec beaucoup d'expérience, mais je ne venais pas d'une grande école + le handicap, j'avoue que j'étais frustrée. Mais savoir que j'étais alternante, j'avais cet endroit que les salariés et CDI avaient, l'impact psychologique est fort. Quand on sort de là, ça donne une impulsion et du courage, et quelque part même, de la légitimité pour demander un travail.
_ Je vous remercie, beaucoup Pascale. C'est très intéressant. Et ma dernière question : une différence immense avec les cours classiques, c'est le contact avec les professionnels. Pendant l'apprentissage, le rôle des tuteurs est prépondérant. Avez-vous des anecdotes avec vos tuteurs et vos tutrices que vous n'auriez pas pu avoir dans un parcours standard ?
_ Le rôle des tuteurs est hyper important dans notre formation. Une anecdote, mon tuteur m'a dit qu'il me formait au métier. Et il me formait "pour que je puisse trouver du travail n'importe où derrière". Cela m'a fait vraiment plaisir, il pense à ma vie future, pas forcément à l'entreprise dans laquelle il est. C'est une preuve de bienveillance de sa part, cela m'a fait beaucoup plaisir. Après, leur rôle, c'est de nous apprendre le métier, transmettre ce qu'ils savent, leurs compétences. Dans mon domaine, on apprend à être patient. Parce que c'est un travail de précision et de patience. On apprend à utiliser notre corps, nos mains. C'est un métier très manuel, c'est particulier. Voilà.
_ Merci beaucoup, Benjamin.
_ Le maître mot pour moi, c'était "la confiance". Mon maître d'apprentissage a su être présent quand il fallait. Me laisser pousser des ailes quand il sentait que je pouvais aller de l'avant. Il m'a transmis sa confiance. J'ai eu la chance d'être détaché sur une mission en Espagne pendant quelques mois. Il avait une confiance aveugle sur mon travail que je menais pour l'entreprise. Cela a bien porté ses fruits, à la fois pour moi et pour lui. Cela m'a permis de grandir dans ma mission, et au sein de l'entreprise.
_ Moi, j'ai eu de la chance dans le sens où mon patron m'a sorti une phrase une fois : "Je ne te forme pas pour devenir boucher, mais je te forme à devenir le meilleur boucher qui puisse être". Quand même ! Cette phrase m'a marqué du haut de mes 16 ans. Pareil, après, c'était la confiance. À partir d'un certain moment, il a compris que j'étais capable d'être autonome dans mon travail, et en 2e année de CAP, il m'a laissé complètement autonome dans la gestion des produits, dans la préparation, la vente, etc. Ça a été super. Je pense que je n'aurais pas pu acquérir ça dans un parcours scolaire classique.
_ Comme tu l'as dit tout à l'heure, la confiance est primordiale. Je travaille avec du vivant, le droit à l'erreur est très faible. La première fois que j'ai dû faire des soins à un veau une vache, c'est forcément très compliqué. On ne sait pas comment faire, c'est très compliqué. Notre maître d'apprentissage doit nous faire confiance, il n'a pas le choix, il nous prend sous son aile. Ce n'est pas une relation comme un salarié pourrait entretenir avec son patron. Il n'y a pas une espèce de hiérarchie. C'est différent dans le milieu agricole, on a une relation, il nous prend sous son aile et comment il faut le faire. Si on fait une erreur, cela peut être fatal à l'animal, et c'est terrible. C'est primordial, les entreprises sont là pour nous accompagner, et nous montrer comment faire. Parce qu'on est le futur, en fait. Surtout, ce qui est important, ils nous forment comme apprenti. Et derrière, cela leur permet d'avoir un salarié tout prêt qu'ils n'ont même pas besoin de former puisque c'est déjà fait. C'est génial, on sort de là avec toutes les compétences qu'il nous faut. Il y a des maîtres d'apprentissages qui ne sont pas forcément très gentils, mais certains sont adorables et nous montrent tout ce qu'ils peuvent nous montrer. Je trouve ça formidable d'avoir en France aujourd'hui cette possibilité-là de pouvoir faire ça.
_ Moi-même, je n'ai pas vraiment d'anecdotes. Mais je vais parler de mon entretien, parce que je n'ai pas commencé depuis longtemps. Quand je suis arrivée, il n'y avait pas de poste. Il voulait me connaître. Avec cette question : "Pourquoi tu es ici ?" Et je lui ai répondu : "Depuis la maternelle, je me bats pour ne pas être différente des autres. C'est compliqué. On m'a déjà dit que j'étais bête à l'école. J'ai déjà eu des punitions par rapport à ça. Je suis allée dans une école spécialisée pour les dyslexiques". J'ai évolué. Et j'ai envie de prouver que ce n’est pas parce qu'on est jeune et différent qu'on est différent, que je ne peux pas faire un CAP, que je ne peux pas aller en médecine, ou que je ne peux pas être avocate ou avoir des métiers à haute responsabilité. Alors je lui dis : "Oui, j'ai évolué, je me suis battue pour être la première de la classe. Pour être engagée au sein de l'école, dans plein de choses comme le CVL, etc." Je lui ai expliqué mon rêve depuis l'âge de 6 ans, travailler dans la mode comme directrice artistique. J'ai apporté quelque chose. Et il m'a dit : "Je vais t'aider. Il le faut, je vais te former pour aller vers un CDI plus tard". Cela m'a rassurée, parce qu'on ne me l'avait jamais dit. Et il m'a dit : "Moi aussi, je fais des fautes d'orthographe, je suis dyslexique". C'est avoir du mal à parler en public, ne pas tout comprendre, tout mélanger parfois. C'est énormément de rééducation derrière. Il voit que je continue à me battre, tous les jours, il me voit, il m'envoie des mails et fait des points avec moi. Ça, on ne me l'avait jamais fait. Je suis heureuse d'être avec lui, et je suis heureuse qu'il soit mon tuteur.
_ Merci beaucoup, Sarah.
_ Une anecdote qui me vient à l'esprit ; je travaille dans le service RSE en lien avec les RH. Et nous avions des correspondants dans le groupe Moyen-Orient. Il fallait parler en anglais, devant les RH de ces pays-là dans le secteur du luxe. J'étais très très intimidée. Je ne parlais presque jamais en réunion. Mon manager m'a dit : "Tu vas parler devant ces gens-là". J'ai répondu : "Je ne peux pas." Elle m'a dit : "Tu peux, tu vas y arriver. Et pour moi, si tu n'arrives pas à le faire avant la fin de ton alternance, c'est que j'aurais péché. Je sais que tu es ambitieuse, tu veux travailler à l'international, c'est ce à quoi tu seras confrontée." J'étais tellement stressée, je ne sais même pas si j'ai le droit de le dire, elle m'a dit : "Respire, bois de l'eau." C'est ce qu'on appelle, je crois, de la méditation. On a fait cette réunion, j'ai parlé aux correspondants RH de plusieurs pays en anglais. J'ai buté sur les mots, j'étais stressée, mais je l'ai fait. Et quand on a fait ça, on peut faire ce que je fais aujourd'hui ; on apprend à ne pas s'arrêter. C'est l'une des expériences, il fallait que j'y aille. Elle m'a poussée, et je l'ai fait. Cette femme, c'est une inspiration. Elle m'a tellement apporté. Dans la RSE, il y a beaucoup de greenwashing... Tu arrives dans une entreprise et tu rencontres une responsable qui incarne ce que tu voulais rencontrer. Et ça, c'est... waouh !
_ Bravo à tous les 6. Pour la dernière question, Arnaud ?
_ Toutes ces expériences, toutes ces preuves de confiance sont super à entendre. Par rapport à la confiance, ou par rapport à la recherche d'emploi, comment ça se passe par rapport à la transition entre alternant et CDI ou CDD ? Comment ça se passe, après la formation ?
_ Vraiment, très bien. J'ai terminé mon alternance en juillet. J'ai commencé un nouveau contrat en septembre. Ça s'est fait tout seul ; j'ai postulé dans les entreprises qui m'intéressaient. Je suis allée aux différents entretiens. On part avec un bagage quand on arrive là-bas. Dans le métier auquel j'aspire, il faut partir déjà avec une certaine connaissance en biologie, etc. On doit connaître l'animal, savoir comment il fonctionne dans sa globalité. Arriver devant les recruteurs et dire qu'on sait déjà tout ça, avec le diplôme, on a déjà les bases et tout ce qu'il nous faut. On aura juste la certification, on n'aura pas besoin d'avoir un approfondissement jusqu'au bout puisqu'on a déjà acquis avant. On ne part pas de rien. Cela leur plaît beaucoup, ils ont déjà face à eux des professionnels. Cela fait plus ou moins longtemps que l'on travaille, mais c'est vraiment génial d'avoir toutes ses connaissances et d'arriver face à eux, déjà prêts.
_ Moi, j'ai eu la chance de me faire embaucher en CDI dans la boîte dans laquelle j'ai fait mon apprentissage. Donc, voilà.
_ Je vais être aussi bref ; j'ai fait mes 2 années en magasin, puis 3 années en alternance directement au siège. Et j'ai poursuivi directement l'aventure. Après cette expérience en Espagne, j'ai été pisté pour un poste au Brésil. Je suis né au Brésil, j'y ai vécu plus de 15 ans. Cela allait très bien. Mes managers ont tout de suite vu que cela me passionnait et que j'avais une grande valeur ajoutée. Donc cela s'est fait de manière assez facile.
_ Je ne cherche pas d'emploi. Je suis toujours en apprentissage, pendant un an encore. Je n'ai pas de raison de chercher une entreprise. Je sais que dans le secteur de la joaillerie, il y a des postes. Mes amis ont trouvé un emploi assez facilement. J'en profite d'avoir le micro pour revenir sur les maîtres d'apprentissage. Rapidement. On parle des maîtres d'apprentissage, mais on ne parle pas de tous les collaborateurs autour. Le maître d'apprentissage nous donne une direction. Les collaborateurs autour donnent des conseils à chaque fois dans notre apprentissage, et ça compte beaucoup. Parce qu'il y a la direction, et tout le reste. Il n'y a pas que ça. Je voulais le dire parce que c'est hyper important dans mon expérience professionnelle, quand on est en équipe, cela fait la différence.
_ Entièrement d'accord avec toi. Merci, Benjamin, de le préciser.
_ Je suis toujours dans mon alternance.
_ Mais c'est très bien. Merci beaucoup.
_ Moi, je cherche du travail.
_ Comment se passe ta recherche de travail ? Est-ce que tu penses que l'expérience que tu as eue grâce à l'apprentissage va te permettre d'avoir des compétences plus poussées en comparaison des cours ?
_ Clairement. Déjà, c'est écrit : assistant diversité inclusion. Cela va énormément m'aider. J'en suis sûre. Tu as cette légitimité, et tu as travaillé en milieu professionnel. Comment ça se passe ? Je cherche, je suis confiante. Je n'ai pas la même peur que j'avais il y a 2 ou 3 ans. Durant tout mon parcours, j'ai fait des bilans. Je me suis vue évoluer. Je sais que j'ai plus de ressources aujourd'hui. Aussi, il ne faut pas oublier qu'en entreprise, on a notre CV dans une Cvthèque ; le truc, psychologiquement, tu te sens armée. Je n'ai pas peur. Je sais que je l'aurais. Je prie juste d'avoir des collaborateurs bienveillants et des missions stimulantes. Mais je n'ai pas peur parce que je sais que j'ai eu un an pour apprendre et pratiquer. J'ai les ressources. Je n'ai pas peur, je sais que ça va le faire.
_ Merci beaucoup à tous les 6. Juste avant de passer à notre grand témoin, nous avons un dernier apprenti qui devrait passer en vidéo, avant le dernier témoignage.
[Vidéo sous-titrée]
_ Merci pour cette courte vidéo. Je m'adresse à vous, vous êtes délégué interministériel à l'apprentissage dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville : que pensez-vous de ces jeunes ? et avez-vous un mot de conclusion, s'il vous plaît ?
_ Bravo pour vous. Vous êtes un exemple à nous raconter, c'est fantastique. Mon métier, je suis comme mon collègue, prothésiste dentaire. Voyez, je connaissais aussi un métier. Quand j'avais 18 ans. Ensuite, j'étais en Seine-Saint-Denis avec pendant 15 ans, des jeunes qui faisaient 24 métiers. Nouveau métier. Madame, je vous félicite. Vous les jeunes gens, vous êtes toujours merveilleux parce que vous vous battez. Vous foncez. Je suis désolé parce que je sors de l'hôpital il n'y a pas longtemps. Tout va bien pour vous. Ne vous inquiétez pas. Vous voir vous battre et récupérer, c'est toujours un bonheur. En attendant, je dis que l'on peut se battre. Mon métier, c'est de faire des bijoux. Des bijoux ou le métier de prothésiste dentaire ça n'a rien à voir. J'aime les gens, et j'aime les bijoux. Cartier est adorable ; ils font venir des jeunes. On bosse ensemble. On apprend un métier avec des jeunes de Seine-Saint-Denis, j'en connais quelques-uns qui sont arrivés là-bas comme par hasard. Ils ont réussi. Désolé, ces métiers, c'est toujours merveilleux. C'est vrai, vous avez toute votre chance. Monsieur, boucher, c'est un métier, vous poserez toujours. Il y a aucun problème. Mademoiselle, bravo. J'en connais dans mon métier, des gens comme vous, nous sommes handicapés, on a toujours à se battre, il faut se battre. Ne restez jamais toute seuls, battez-vous. Nous, on a eu un métier pas toujours évident. Moi, j'étais handicapé, ce n'était pas évident de me battre dans ce métier. Et pourtant, vous voyez ce que vous faites : on y va et c'est toujours merveilleux. Je suis absolument désolé, parce que je ne suis pas... je vous le dis, je ne parlais plus du tout. Je n'avais plus de voix. Je reviens ici, le chef de l'État m'a aidé. N'oubliez pas ça, je ne pouvais pas parler. J'ai repris mon métier, et je reprends à parler... Voilà, il y a des moments, je suis absolument désolé. Par contre, je suis là pour vous défendre. Vous le méritez. Je serai toujours là parce qu'une personne handicapée, cela aide : je serai souvent là.
_ Bravo, merci beaucoup. Je n'ai pas de transition, vous m'avez vraiment touché. Pour la transition, nous avons un autre film, un autre témoignage. Merci encore véritablement pour votre intervention à tous. C'est quelque chose de nécessaire, et cela fait vraiment plaisir de voir que les gens se motivent pour venir parler de ce qui est important. Merci beaucoup.
[Vidéo sous-titrée]
_ Passons maintenant aux organisations patronales pour une séquence dédiée à l'engagement des entreprises. Merci d'accueillir Florence Gelot pour le MEDEF, Laurence Munerot pour U2P et Stéphane Heit pour la CPME. Merci à tous les 3 pour votre présence. Nous vous proposons un échange autour de vos engagements et autour de votre mission en faveur de l'apprentissage. Je vais vous poser une première question. Pourquoi investir dans l'apprentissage ?
_ Dans quel ordre ? Celui-là ? Tout d'abord, merci de nous avoir invités. Souvent, les salles se vident quand on fait parler les partenaires sociaux et les organisations patronales. C'est un peu moins feng shui que les jeunes qui viennent de s'exprimer. On est aussi troublés. Cette réussite, cette flamboyance, c'est une belle leçon de vie. Je voulais dire ça en introduction. Effectivement, collectivement, nous sommes très unis sur le sujet de l'apprentissage même si on ne partage pas toujours les mêmes points de vue. Mais on est quand même très uni. On sait que c'est une voie d'excellence pour le pays. On a relevé ce défi depuis 2018, 1 million de jeunes. Ce n'était pas gagné. Peut-être le Covid nous a aidés pour une fois à revoir l'appui et le soutien aux entreprises durant cette période, et ne pas faire de distinction entre les tailles d'entreprises, les diplômes/les certifications proposés. C'était une période difficile, mais très riche. Nous avons collectivement réussi. On peut se féliciter. Plus d'entreprises, plus de jeunes, plus de secteurs qui ont découvert l'apprentissage. Il faut s'en féliciter. Pourquoi investir dans l'apprentissage ? Pour une entreprise, ça doit rapporter. Mais ça rapporte aussi pour les pouvoirs publics. Les études arrivent à démontrer que 1 € investi par les pouvoirs publics rapporte 1,09 € pour la France. Oui, il faut investir et ça rapporte pour les finances publiques. Ça rapporte aussi pour les jeunes. Les témoignages sont très éloquents. Ça a un impact sur le taux d'activité et le taux d'emploi des jeunes. Plus 3 % entre 2019 et 2021. Oui, ça rapporte. Les témoignages sont éloquents. Et ça rapporte pour les entreprises. Vous pourrez évidemment en parler autant qu'on peut le faire. L'alternance est devenue une véritable ressource pour les entreprises. Une voie d'excellence. Les témoignages au travers des expériences de tuteurs montrent que ça a de plus en plus de valeur pour les entreprises. Ça permet aussi de rapprocher les entreprises de l'école. Pour promouvoir leur secteur, elles vont de plus en plus à la rencontre des établissements scolaires pour promouvoir leur métier et inciter les jeunes à entrer en apprentissage. Et c'est aussi très fort. Ce sont des générations de jeunes qui apprennent et qui travaillent en même temps. Ça se transmettra tout au long de leur vie. On sait maintenant qu'on va être amené à changer souvent de métier. Travailler et apprendre en même temps, ce sont des réflexes qui sont, on l'espère, très positifs. Malgré ça, on ne peut pas s'empêcher de faire un discours politique et que le lancement de cette campagne arrive à un moment où c'est compliqué. Le projet de loi de finances a prévu des réductions d'aides. Tant que ce n'est pas voté, rien n'est fait, mais c'est une contrainte qui se rajoute. Notre objectif est surtout de ne pas casser la dynamique de l'apprentissage. Si on a un petit message à faire passer pour les primes d'apprentissage, c'est de ne plus faire de distinction entre les tailles d'entreprise les niveaux de formations préparées. Sinon, il y a des clivages. Ça, c'est le message du MEDEF. Je sais que mes collègues seront différents en termes de position. Mais c'est très important de le porter à ce stade de l'échange qu'on a avec vous ce matin.
_ Merci beaucoup.
_ Pour répondre à votre question, pourquoi investir dans l'apprentissage ? Nous avons déjà eu une très belle réponse il y a quelques instants. Je dois dire que toutes ces belles expériences, ces beaux témoignages, ce sont déjà une belle récompense pour nous, pour l'investissement qui est le nôtre au titre de l'investissement des organisations patronales et pour toutes les entreprises. Je représente la Confédération des petites et moyennes entreprises, c'est-à-dire des entrepreneurs qui emploient jusqu'à 250 salariés. L'apprentissage chez nous, aujourd'hui, c'est 76 % des contrats dans des entreprises de moins de 250 salariés. Investir dans l'apprentissage, nous l'avons dit, c'est investir dans une voie d'insertion professionnelle d'excellence. Ça fait plus de 30 ans que je suis investi sur ces sujets. Je suis également président d'un territoire au niveau de la Confédération des PME. Je vois aussi sur le terrain comment se pratique l'apprentissage, comment se développe l'apprentissage. Je dirige à la fois un cabinet d'avocats où j'ai chaque année 1 ou 2 apprentis. Je suis également enseignante dans le supérieur et je vois les formations qui se développent en matière d'apprentissage. C'est une belle réussite. Dans le monde des TPE/PME, 32 % des étudiants du supérieur sont en apprentissage chez nous. Vraiment une belle réussite depuis 2018. Comme Florence, j'ai envie de dire aussi attention au recalibrage de l'aide, ne grippons pas une machine qui fonctionne parfaitement parmi toutes les politiques publiques qu'on a pu voir depuis des années ou des années. Je dois dire que celle concernant l'apprentissage est une très belle réussite. Faisons très attention. S'agissant de la Confédération des PME, nous demandons à ce que cette aide ne soit pas touchée pour les entreprises de moins de 250. Nous constatons que ce sont les TPE/PME qui seront les plus impactées par un recalibrage de l'aide. Une grosse entreprise avec de très nombreux salariés aura un peu plus de facilité pour intégrer ce recalibrage. Attention. En tout cas, nous sommes toujours mobilisés pour l'apprentissage.
_ Merci beaucoup.
_ L'avantage de passer 3e... j'ai l'habitude, on est à l'U2P. C'est vrai que les jeunes qui sont passés ont tout dit tout à l'heure. Pourquoi investir dans l'apprentissage ? D'abord, j'ai été apprenti. Je connais l'apprentissage. Je suis encore maître d'apprentissage. J'ai été père d'apprentis. Nous, on y croit à l'U2P. On a été les premiers à utiliser l'apprentissage comme tremplin vers l'emploi. C'est ce qui est important aujourd'hui. Le maître d'apprentissage est la clé dans ce qui se passe et dans l'entreprise. Il y a quelquefois des erreurs de casting. C'est vraiment là où il faut avoir l'engagement. Cet engagement, on doit l'avoir quand on pense que c'est la meilleure voie pour former. Aujourd'hui, on estime que cette voie d'alternance entre une période en entreprise et à l'école permet de sortir des jeunes qui seront mieux employables par la suite, même si le terme n'est pas terrible. On aura des gens vraiment formés à l'emploi. Alors qu'il y a une petite différence quand ils sortent de l'école. Tous ces jeunes font le même diplôme. On fait un diplôme en alternance, on fait un bac pro, on fait un CAP, on fait une école d'ingénieurs, mais c'est le même diplôme à la fin, alternance ou pas. La grille des emplois, c'est la même chose. Seulement, on arrive avec un bénéfice. On connaît déjà le monde du travail. On connaît déjà l'insertion dans une entreprise avec des collègues. Ça a été dit tout à l'heure. Avec un milieu social, avec des engagements vers les clients. Autant de choses qui ne s'apprennent pas totalement dans un milieu complètement scolaire. Quand on croit à l'apprentissage, on croit aussi à l'emploi derrière. C'est ce qui est important à prouver. Je préfère parler d'accompagnement à l'apprentissage. Quand on est des entreprises et qu'on représente des entreprises de plus petite taille, entre 10 et 50, c'est un engagement du patron, c'est un engagement du maître d'apprentissage, c'est tous les collègues de l'entreprise. Dans mon entreprise, on est 10. Quand on prend un apprenti, ce sont 10 personnes qui s'occupent de l'apprenti. C'est du temps qu'on passe, ce sont des matières premières qu'on utilise, c'est de l'énergie qu'on apprendra quelqu'un. On a conscience du besoin de créer des personnes qui vont travailler dans notre métier, qui vont aimer ce métier, qui vont pouvoir devenir collaborateurs de l'entreprise ou à l'extérieur ou futur chef d'entreprise. 50 % des chefs d'entreprise dans l'artisanat sont issus de l'apprentissage. Ce n'est pas rien. C'est par ce que nos métiers s'y prêtent et que c'est la voie de formation qu'on a choisie depuis très longtemps. Pourquoi investir ? Parce que c'est bien !
_ Merci beaucoup.
_ Une 2e question qui va se centrer un peu plus sur l'intégration des apprentis dans les entreprises, notamment au niveau des ressources humaines. Comment et pourquoi mieux intégrer l'apprentissage dans la stratégie des ressources humaines en général ?
_ Ce qui est certain, c'est que le métier de RH a un peu muté. Les nouvelles générations qui arrivent sur le marché de l'emploi depuis une petite dizaine d'années sont plus mobiles, plus exigeantes dans la recherche du sens et comparent les entreprises entre elles. Ce sont maintenant les jeunes qui font leur choix sur le marché de l'emploi. Ça s'est un peu inversé. C'est très intéressant de l'observer. Le métier de RH, là où le recrutement était assez facile à certaines périodes, aujourd'hui, c'est plus compliqué. La voie de l'apprentissage questionne le métier des ressources humaines. Et c'est très bien comme ça. Pourquoi ? Sans doute parce que l'apprentissage est en train de devenir une manière de recruter. Ça veut dire qu'ils doivent revoir leur stratégie de recrutement. Parce qu'aussi, collectivement, les compétences acquièrent d'abord en situation de travail. Ça veut dire qu'il faut peut-être penser autrement l'organisation du travail aussi, les séquences d'apprentissage des compétences doivent être encadrées. Ça développe aussi la marque employeur. On le disait en termes de ressources. Les entreprises ou les jeunes comparent les entreprises entre elles. L'apprentissage permet au service RH de se rapprocher des écoles. Ça ne peut être que vertueux. Lorsque l'on est une grosse entreprise, on a un service RH. C'est plus facile de penser la stratégie lorsqu'on a un service dédié. Sinon, c'est le patron tout seul qui fait à la fois patron et service RH. En tout cas, ce que j'ai pu recueillir comme retour d'expérience, c'est que l'apprentissage questionne les process RH. On ne fait plus de recrutement comme avant. On ne fait plus de l'intégration comme avant quand on est passé par l'apprentissage. La formation des tuteurs, vous l'avez entendu, les jeunes sont très explicites. Sans bon tuteur, l'apprentissage risque de ne pas être réussi. C'est très important. L'accompagnement et la formation des salariés, c'est très important aussi. Ça veut dire que les services RH doivent être en appui un peu plus et un peu mieux des équipes. Pas seulement le tuteur, mais toutes les équipes bienveillantes autour. C'est très important de se dire aussi que quand on parle de l'apprentissage, on ne parle que de manière positive des entreprises et des jeunes qui réussissent. Il y a un taux de rupture de contrat d'apprentissage qui n'est pas satisfaisant. C'est important de se raconter de belles histoires, mais il faut aussi se dire qu'il y a des échecs et des ruptures à l'initiative des jeunes et des entreprises. Et que les intermédiaires que sont les CFA ou d'autres associations doivent jouer un rôle d'intermédiaire pour accompagner. Peu importe sa taille d'entreprise, parfois on ne sait pas bien faire. Il faut être accompagné. Il ne faut pas négliger ce volet-là. Lorsqu'il y a des échecs, ce n'est pas forcément une démarche intentionnelle, et heureusement. On peut manquer de compétences au sein d'une entreprise pour bien accompagner le process de l'apprentissage.
_ Merci beaucoup.
_ Pour les très petites et moyennes entreprises, il n'y a pas de service RH. C'est le chef d'entreprise et ses proches qui s'occupent de la stratégie RH. Ce qui est clair, l'expérience qui nous remonte systématiquement du terrain, c'est que l'apprentissage et le fait d'investir dans l'apprentissage au niveau RH, c'est investir dans les compétences de demain et dans l'avenir de l'entreprise. Comme l'a souligné Florence, de très nombreux secteurs d'activité aujourd'hui ont de grandes difficultés de recrutement. L'apprentissage, c'est aussi une solution pour mieux faire connaître tous ces métiers. Certains ont une image un peu déficitaire. Le fait de s'ouvrir plus largement à l'apprentissage permet aux entreprises de mieux faire connaître leurs métiers. D'un point de vue RH, c'est vraiment une relation gagnant-gagnant. C'est-à-dire qu'on reçoit dans nos entreprises des jeunes qui découvrent nos métiers, qui sont acculturés à l'entreprise, qui découvrent les codes de l'entreprise. Et de l'autre côté, ce sont des jeunes qui apportent leur formation, leur regard nouveau sur nos métiers et qui peuvent nous faire évoluer. C'est vraiment un point très important. Bien évidemment, il y a des expériences qui ne se passent pas toujours bien. Heureusement, elles sont très minoritaires, mais elles existent quand même. Il faut s'emparer de ces situations et tenter d'y apporter des solutions. Mais d'une manière générale, au niveau de la stratégie RH des TPE et PME, c'est vraiment perçu gagnant-gagnant. Encore une fois, l'objectif est de recruter nos collaborateurs de demain. Je n'ai pas eu un seul chef d'entreprise qui m'a dit : "Je prends un apprenti et après, c'est terminé". Après, on souhaite que la collaboration se poursuive. Aujourd'hui, nous avons également un autre enjeu pour les TPE et les PME, c'est l'enjeu de la transmission d'entreprise qui se pose avec beaucoup d'acuité. Certains me disent : "J'ai un jeune super et j'espère qu'un jour il prendra la suite".
_ Oui, les plus petites entreprises n'ont pas de service RH. Mais elles ont des politiques. Quand on choisit de former un apprenti, c'est quelquefois pour en faire un collaborateur, ne pas aller piquer un collaborateur à un voisin en lui proposant quelques euros de plus de salaire. C'est aussi se convaincre que c'est en ayant quelqu'un sous la main qu'on va former à sa propre entreprise qu'on va pouvoir avoir un meilleur collaborateur. La stratégie RH dépend de ça. On l'a dit tout à l'heure, l'important est le maître d'apprentissage. Que ce soit le patron de l'entreprise les collaborateurs. La formation du maître d'apprentissage en tant que responsable de la formation doit s'acculturer. On doit faire des efforts là-dessus pour avoir de la qualité de formation en apprentissage. Je ne pense pas que des entreprises, aujourd'hui, prennent un apprenti pour avoir de la main-d'œuvre pas chère. Ça a peut-être existé par le passé. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Les apprentis sont rémunérés à un niveau qu'il faut. Il y a des aides, c'est vrai. Mais c'est une compensation de l'énergie qu'on a mise à accompagner l'apprenti. Et il y a une vraie mission derrière qui fait qu'on a envie que l'apprenti réussisse, qu'il devienne un vrai collaborateur. C'est l'intérêt de l'entreprise, tout simplement. On n'a pas intérêt à laisser quelqu'un stagner et à faire des photocopies ou des copier-coller. Je ne vois pas l'intérêt pour l'entreprise. C'est ridicule. Aujourd'hui, on doit avoir un vrai accompagnement et essayer de faire monter en compétence son apprenti pour qu'il devienne un collaborateur à part entière sur des tâches définies comme il peut y en avoir dans les entreprises selon les métiers. Après, on a parlé des difficultés de recrutement. Ça dépend les secteurs d'activité. Aujourd'hui, il y a des secteurs d'activités qui recherchent des apprentis. C'est bien de faire une campagne maintenant. On est plus que la mi-octobre. Il y a encore des jeunes. Je vais partie des entreprises qui reçoivent tous les jours des appels de jeunes pour être apprentis. En 82-83, il n'y avait pas d'Internet, pas de téléphone avec les réseaux sociaux et on écrivait des lettres en essayant de recevoir une réponse. Le mieux, c'est quand même de faire du porte-à-porte. Se pointer à la porte de l'entreprise et se présenter. Ça va mieux. Aujourd'hui, il y a encore des jeunes, malheureusement, qui n'ont pas d'entreprise, qui sont inscrits dans des CFA. Il va falloir leur trouver des entreprises. C'est pour ça qu'on est là aujourd'hui. C'est aussi pour inciter les chefs d'entreprises à prendre des apprentis.
_ Merci beaucoup. Merci à tous les 3. 3e question. On se demandait comment votre organisation soutient l'apprentissage. Par quels moyens ?
_ Il y a plein de moyens ! Nous sommes un syndicat. La première chose, c'est de défendre l'intérêt de nos adhérents, fédérations ou entreprises, pour que l'apprentissage continue de progresser dans une démarche logique d'optimisation. On est d'accord que ça a un coût. Défendre aussi les processus de détermination des niveaux de prise en charge. La ministre dit que c'est l'argent de l'État, mais c'est très important de dire que l'apprentissage est financé par les contributions des entreprises. Ça vient dans le pot commun de l'État, mais ce financement-là est issu de la contribution des entreprises. Forcément, on se sent investi d'une mission très importante qui est celle de défendre cette ligne budgétaire dans le budget de l'État, certes. Mais c'est très important. Très important de ne pas casser la dynamique de l'apprentissage. On y a cru, on s'est mobilisé pour obtenir cette voie de progrès. La réforme de 2018, on n'était pas forcément d'accord, mais on était d'accord qu'il fallait changer de vision et de curseur sur l'apprentissage. Et on est en train de récolter les fruits de cette réforme et c'est très bien. Le MEDEF s'investit aussi pour miser davantage sur la qualité de l'apprentissage. Nous en avons parlé à travers les différents témoignages. La première manière, c'est que le cabinet a repris la démarche qualité d'information. Mickaël qui était là tout à l'heure porte ceci. C'est très important de ne pas stigmatiser. Il faut absolument amener la qualité à tous les niveaux. Aider les entreprises à mieux acheter de la formation. Ça veut dire que la formation via les CFA doit être de meilleure qualité, en présentiel et en distanciel. Ça s'est modernisé. Il faut être vigilant. Et de manière un peu plus festive, le MEDEF organise depuis de nombreuses années qui s'appellent Les Pépites de l'alternance. C'est un concours pour saluer les entreprises vertueuses en matière d'apprentissage, reconnaître leur qualité et leur engagement à toute épreuve et dans la durée. Il y avait une entreprise qui faisait de l'apprentissage depuis les années 80 et qui a été récompensée. On était tout très fier dans la salle de montrer à quel point toutes les entreprises savent accompagner les jeunes en apprentissage. Ce genre d'événement se démultiplie. C'est très important d'en faire la promotion. On peut aussi critiquer certaines entreprises par les mauvais côtés de la vision de l'apprentissage, mais on souhaite les mettre en avant. On s'est mobilisé aussi il y a 2 ans pour aider les jeunes en contrat. Il y avait un nombre d'apprentis sans entreprise. Ce grand mouvement, à l'initiative de la ministre de l'époque, a été créé. On a aidé dans les MEDEF locaux les jeunes à trouver des entreprises. 4e manière de s'investir, de prendre des apprentis. Au MEDEF, nous en avons une petite dizaine, il me semble. On est très engagé aussi pour accompagner les jeunes en apprentissage.
_ Merci beaucoup.
_ À la CPME, bien évidemment, nous accompagnons en permanence cette dynamique de l'apprentissage. Au titre de mes 2 casquettes, déjà en tant que vice-président national en charge de la formation, je fais partie de la commission formation qui, chaque mois, se réunit avec des représentants de nos territoires et de nos branches professionnelles. À la CPME, nous avons près de 230 branches professionnelles qui adhèrent. L'apprentissage est un fil rouge permanent. Au niveau national, nous accompagnons ce développement auprès de nos territoires en portant des messages, en étant un appui pour nos adhérents. Pour nous, l'une des façons de développer et d'accompagner ce développement de l'apprentissage, c'est de multiplier les passerelles entre le monde de l'entreprise et les institutions éducatives, que ce soient des écoles supérieures, des universités, des centres d'apprentissage. Nous essayons en permanence, à travers nos territoires, de multiplier les passerelles. Au niveau national, nous avons passé une convention nationale de partenariat entre la CPME et France Université, car nous croyons beaucoup à l'alternance et à l'apprentissage dans le monde de l'enseignement supérieur. Je dois dire que dans ce formidable essor de l'apprentissage que nous constatons depuis 2018, il y a un formidable développement de l'apprentissage dans le supérieur. Auparavant, nos TPE-PME n'osaient pas aller sur le terrain de l'enseignement supérieur. Aujourd'hui, elles se sont rendu compte que c'était une véritable chance pour elles d'accueillir aussi des alternants du supérieur. Aujourd'hui, il n'est pas question de faire la distinction entre les premiers niveaux et les niveaux les plus élevés. Aujourd'hui, l'apprentissage pour nous à la CPME, c'est essentiel du niveau 1 au niveau le plus élevé. C'est indiscutable. S'agissant des territoires, en tant que président de la fédération des PME du Grand Est, nous sommes investis auprès de nos adhérents et auprès de toutes les entreprises. Mon vice-président est très investi dans la formation. Un autre, président de CCI également. Nous menons tous à un moment ou à un autre, pour ne pas dire quasiment tout le temps, ce combat pour l'apprentissage, pour nos entreprises et pour nos apprentis et nos futurs collaborateurs.
_ Merci beaucoup.
_ Il y a un historique sur l'apprentissage qui vient des branches et des métiers. Aujourd'hui, on a cité la boucherie... nombre de branches ont été créées par les organisations professionnelles des métiers. Beaucoup de centres de formation, y compris les chambres de métiers et de l'artisanat, sont aujourd'hui un grand réseau de formation que nous avons créé, que nous continuons à accompagner. Et à l'aune de la réforme de 2018, c'est aussi notre volonté vers l'apprentissage qui fait qu'on l'a porté vers les nouveaux retournements. À ce moment-là, il y a eu une envie de retourner la table sur l'apprentissage. On venait de signer des accords nationaux sur la formation. Franchement, on était un peu dubitatif. Ça nous est tombé d'un coup. Mais à la fin, on peut être satisfait du résultat d'une réforme qui a un peu tout bouleversé, parce que ça a redoré les lettres de l'apprentissage. Avant, c'était un peu considéré comme la voie de garage. Aujourd'hui, l'enseignement supérieur a tiré vers le haut ce mode de formation. Pour moi, c'est un mode de formation qui reste quand même de la formation initiale. L'apprentissage est avant tout de la formation initiale, ça reste la même formation qu'on peut avoir en lycée pro ou à l'université. C'est quand même une formation vers l'emploi qui n'est pas une formation continue comme on peut en faire la différence avec les contrats de professionnalisation. Aujourd'hui, c'est un mode de formation que nous voulons continuer à développer et qu'il faut continuer à développer. On a cité tout à l'heure l'Allemagne et la Suisse. Mais chez nous, on n'est pas exactement pareil. Des systèmes de formation ne sont pas les mêmes. On peut citer tous les pays du monde, ce ne sera jamais la même chose. Il y a l'Éducation nationale d'un côté. Aujourd'hui, on est ministère du Travail et on parle de formation initiale. C'est bien la preuve que c'est un mode de formation qui amène vers l'emploi. Nos organisations le défendent depuis très longtemps. Chaque métier est impliqué au niveau de la construction des référentiels. Là encore, il y a peut-être des améliorations à faire. Quand on crée un référentiel de diplôme de l'Éducation nationale, il faut qu'il soit un peu mieux adaptable en apprentissage. Ce n'est pas toujours le cas. Il y a encore des choses à parfaire. Les dispositions que l'on prend au niveau des travaux, au niveau de la refonte des niveaux de prise en charge pour les CFA, au niveau du statut de l'apprenti en général qu'on devrait certainement rapprocher du statut de l'étudiant et du statut d'emploi dans l'entreprise, il y a encore beaucoup de boulot à faire. Mais c'est certainement un mode de formation qui nous permettra d'emmener beaucoup de monde, de l'insertion vers le plus haut niveau de formation, vers une insertion dans l'entreprise plus facilitée qu'auparavant. On est devant un défi démographique, il ne faut pas l'oublier. On parlait du nombre d'apprentis, mais plus ça va aller, moins on aura de gens sur le marché du travail. Il va falloir plus guider et qualifier les orientations. On a beaucoup de travail à faire sur l'orientation pour que chacun puisse choisir un métier ou un emploi pour plus tard parce que la ressource humaine, je n'aime pas ce mot, la richesse humaine va se faire rare. On doit préparer ça pour l'avenir aussi. C'est certainement par l'apprentissage qu'on trouvera les voies pour tout le monde.
_ Merci beaucoup pour vos interventions.
_ Unanimement, vous relevez le défi qui vous a été donné, que vous avez accepté bien évidemment, mais on est assez fiers de vous voir tenir aussi bien cet événement. On peut vraiment les applaudir. Merci beaucoup.
_ Merci beaucoup !
_ Nous passons dès à présent la parole... merci beaucoup pour ces interventions. Vous pouvez les applaudir encore une fois. Nous passons maintenant la parole à Romain Vieillefosse, délégué adjoint à l'information et à la communication pour nous présenter la campagne de communication à l'apprentissage. Merci de l'accueillir.
_ Bonjour. Bonjour, Madame la Ministre. Bonjour, Monsieur le Délégué interministériel. Et merci à toutes et à tous de votre participation aujourd'hui, les organisations patronales, Les entreprises s'engagent et, bien entendu, les entreprises qui recrutent en alternance. C'est pour ça qu'on est là aujourd'hui. Le ministère du Travail et de l'Emploi, la délégation la communication avec la DGEFP, nous sommes très contents de vous présenter la campagne de cette année sur l'apprentissage pour valoriser les jeunes qui cherchent un apprentissage et qui souhaitent lancer leur première expérience ou leurs premières expériences professionnelles. Cette campagne, cette année, on l'a pensée dans cette optique-là de chercher à toucher les chefs d'entreprise, afin d'adresser directement aux chefs d'entreprise pour valoriser les jeunes qui cherchent un apprentissage, qui ont envie de se lancer et qui n'ont pas de contrat. Il y en a beaucoup. Il y en a des milliers qui cherchent des contrats, qui ont plein de compétences, qui ont très envie de trouver des expériences qui correspondent à leur formation et à leur appétence pour leur vie professionnelle, et qui n'ont pas. On veut s'adresser aux chefs d'entreprise, mais pas seulement. On veut s'adresser également dans les entreprises à toutes les personnes qui peuvent être prescripteurs de l'apprentissage. Donc, les DRH, bien entendu. Mais aussi les employés, les collègues, les personnes qui travaillent dans les services et qui peuvent se faire les porte-voix d'opportunité pour recruter un apprenti, et qui peuvent favoriser ce mouvement. On souhaite aussi travailler à une communication de temps long. Cette campagne, ce n'est pas juste une campagne qu'on lui comme ça à un moment donné. On veut inscrire cette dynamique dans un mouvement de long terme. On veut que cette mise en visibilité des jeunes sans contrat leur serve et serve la dynamique pour l'année prochaine. Nous l'avons dit, il y a un enjeu de maintenir l'effort sur l'apprentissage et de maintenir la visibilité de l'apprentissage. C'est aussi ce que l'on souhaite faire par cette campagne. On va se concentrer sur les employeurs pour valoriser ce que peut apporter l'apprentissage à leur entreprise. Mais on va aussi parler aux jeunes. On va parler en particulier aux jeunes qui cherchent un contrat et qui n'en ont pas. On va essayer de les diriger, de les orienter, de les accompagner sur la bonne manière de trouver un contrat et de réussir à apporter des opportunités d'apprentissage aux jeunes qui sont en recherche. Pour cela, on s'est défini 2 objectifs de campagne. Un premier objectif qui est de renforcer la notoriété de l'apprentissage, et bien entendu auprès des entreprises qui pourraient recruter et qui ne sont pas toujours au fait soit des possibilités qu'elles ont de recruter en apprentissage soit même des bénéfices que peut apporter l'apprentissage dans leur entreprise en fonction de l'activité. C'est pour ça qu'on a cherché à valoriser toutes les activités, en tout cas un certain nombre d'activités représentatives pour montrer les opportunités. Et on a aussi un objectif de considération. Une fois qu'on a expliqué que l'apprentissage sert l'entreprise et sert à développer une trajectoire professionnelle, il faut que les entreprises s'intéressent, qu'elles aillent se renseigner sur la manière de formaliser un contrat d'apprentissage. Et c'est aussi l'objectif de cette campagne. C'est surtout l'objectif de cette campagne. Nous avons donc travaillé des messages différenciés en fonction des publics à qui nous nous adressons. Les recruteurs et les jeunes. Avec, pour les recruteurs, une volonté de mettre en avant que les jeunes sont tous différents. Chaque jeune a ses compétences, sa personnalité, son énergie, sa dynamique. On a voulu le valoriser. Vous le verrez sur les créations de cette campagne. Valoriser la diversité au service de l'entreprise, de l'activité et pour apporter des compétences que l'entreprise n'a pas. On peut penser notamment aux compétences sur le numérique, sur l'innovation, sur des nouvelles manières de faire que les apprentis peuvent apporter à l'entreprise. Et aux jeunes, on souhaite leur dire qu'ils sont uniques. Chacune et chacun est unique. Chacun va apporter quelque chose. C'est aussi une manière de leur donner confiance, de les rassurer sur le fait qu'ils ont des compétences. Ils ont leur place dans l'entreprise. Il faut qu'ils y aillent. On veut les encourager à envisager l'apprentissage et à se mettre en avant, à trouver des opportunités pour réaliser leur apprentissage. Les créations de cette campagne sont donc 2 types. Les premières à destination des employeurs.
_ Les apprentis sont tous différents. Ils sont polyvalents, créatifs. Ils sont en CAP, ils ont le bac ou sont en dernière année de Master. Ils veulent travailler dans le BTP, le numérique ou l'industrie. Ils sont des milliers à être à la recherche d'un contrat d'apprentissage. Le plus dur, ce sera de choisir !
_ Vous l'avez compris, c'est donc un spot radio qui vise à parler aux employeurs. Il y a toute une série de visuels qui sont destinés aux employeurs. Comme je l'évoquais tout à l'heure, ils valorisent un grand nombre de métiers différents. Et à chaque fois, un apprenti ou une apprentie mise en situation d'exercer son métier. On valorise l'entrée dans l'emploi et les compétences, la dynamique. On a travaillé avec nos agences sur une valorisation, avec ce trait d'illustration de dessins, avec cette dynamique de mouvement. On avance, on y va, on est dans l'accélération et dans l'envie de faire quelque chose. Avec à chaque fois un portrait d'apprenti, d'un métier mis en avant et de ce qu'il ou elle va apporter à l'entreprise. Nous avons maintenant des créations de campagne à destination des jeunes, pour les jeunes qui recherchent en apprentissage. Nous avons lancé un compte TikTok pour 1jeune1solution que je vous invite à suivre pour celles et ceux qui sont sur TikTok. C'est une manière de répondre aux usages des jeunes générations et d'aller leur parler là où elles sont aujourd'hui. Nous avons une série de vidéos qui ont été réalisées sur TikTok pour valoriser des situations d'apprentis. POV = point of view = c'est le point de vue d'un utilisateur qui va mettre en avant ce que l'apprentissage lui apporte. Un apprenti va valoriser son expérience, ce que l'apprentissage lui apporte et comment ça va l'aider à trouver un emploi par la suite. Avec des visuels à destination des jeunes pour les inciter à chercher. Je le dirai tout à l'heure, mais ça va ramener aussi là où sont les offres, notamment la plate-forme 1jeune1solution évoquée tout à l'heure, et de guider ce parcours pour les jeunes en recherche de contrat et les aider dans leur recherche. Et vous voyez, cette mise en avant de l'unicité des jeunes. "Vous êtes unique !", "Vous avez quelque chose à apporter, ayez confiance en vous !". Cette campagne est lancée à partir de maintenant. Elle va être lancée principalement en digital, sur les réseaux sociaux, sur le Web. Vous pouvez dès maintenant aller voir sur le site de ministère du Travail et de l'Emploi les premières publications de cette campagne. Avec un soutien média important pour toucher le public, valoriser cet effort en particulier auprès des entreprises. Et un objectif de redirection vers la plate-forme 1jeune1solution puisque c'est là où se trouve un grand nombre d'offres. On veut inciter les jeunes à aller chercher et à aller retrouver des offres qui peuvent correspondre à leurs compétences et à leurs envies sur cette plate-forme 1jeune1solution. C'est le carrefour entre les entreprises et entre les jeunes pour faciliter cette recherche. Cette campagne commence donc dès aujourd'hui. Vous le voyez, elle va s'étaler un peu dans le temps aussi bien en radio... en audiodigital et en digital. Notre volonté était vraiment de toucher directement les publics cibles. On a une campagne qui est très capillaire, très fine. On va aller chercher en fonction des secteurs prioritaires à toucher les employeurs et les entreprises qui recrutent, et à faciliter la mise en relation avec les apprentis, et bien sûr à toucher les jeunes qui pourraient rechercher un apprentissage pour les guider vers 1jeune1solution pour faciliter la mise en relation. Merci beaucoup de votre présence. Et nous vous invitons à relayer cette campagne et à la partager. Le succès de cette campagne ne marchera que si un grand nombre d'entreprises la voit. Merci à vous de la partager largement.
_ Un grand merci, Romain, pour cette présentation. Place à la conclusion de cet événement. Nous appelons sur scène Rachel Bécuwe, adjointe au délégué général de la formation professionnelle.
_ Merci beaucoup. Ravie d'être là aujourd'hui et de conclure cette matinée avec le lancement de cette campagne. Je voulais vous remercier, Madame la Présidente de WorldSkills et les apprentis, Mesdames et Messieurs les représentants des organisations patronales, tous les apprentis, les anciens apprentis et tous ceux qui ont participé à cette journée aujourd'hui. On vient de présenter la campagne. Elle est lancée. L'idée, comme l'a précisé tout à l'heure mon collègue, c'est de la relayer. On a un site 1jeune1solution sur lequel vous pouvez dès à présent déposer vos offres de recrutement. On met en place, comme ça a été précisé, des actions digitales pour les relayer. Je vous encourage à partager tous ces posts. Et on a une réelle opportunité pour notre jeunesse de s'épanouir et de leur proposer des solutions concrètes. Évidemment, vous pouvez compter sur le soutien du ministère. L'idée est de commencer dès à présent à commencer la campagne en faveur de l'apprentissage qui va se poursuivre en 2025. Il faut poursuivre ce dialogue de modèle français d'excellence. On a fait une révolution culturelle. On est vraiment sur une voie qu'il faut continuer à développer dans toutes les entreprises, peu importe leur taille et peu importe le niveau des apprentis. C'est vraiment aussi, et Patrick l'a dit tout à l'heure, il faut renforcer les apprentis en situation de handicap qui sont une part très faible dans notre apprentissage. C'est un défi qu'il faut qu'on se donne et c'est un défi qu'il faut prendre entre nos mains. Enfin, je voulais vous remercier toutes et tous pour votre engagement, votre fierté, votre persévérance dans cette voie. Et je remercie aussi toutes les équipes aujourd'hui qui se sont mobilisées pour l'événement. Les équipes de la DGEFP, les équipes de la DICOM. Dans quelques jours, c'est la Semaine européenne pour l'emploi des personnes en situation de handicap. Nous poursuivrons nos engagements à l'instar des exemples qui ont été donnés aujourd'hui. Je vous remercie tous. Et je vous souhaite une belle campagne et de belles offres sur le site 1jeune1solution.
_ Nous arrivons à la fin de cet événement. Je tenais à vous remercier pour votre attention. Nous espérons que vous avez passé un bon moment parmi nous. Et nous vous invitons déjà à passer à l'action en recrutant et en faisant savoir que c'est toujours le moment. Merci beaucoup.
_ Merci beaucoup !
Ils parlent de leur expérience de l'apprentissage
Noah, ancien apprenti boucher
Sarah, apprentie cheffe de projet, en situation de handicap
Léa, ancienne apprentie éleveuse de vaches laitières
Pour aller plus loin
- Contact des cellules régionales ;
- Télécharger le dossier de presse ;
- Consulter les 40 000 offres en apprentissage du site 1jeune1solution et découvrir les 575 000 entreprises auprès desquelles les futurs apprentis peuvent envoyer des candidatures spontanées. La plateforme permet également aux employeurs de simuler le coût d’embauche d’un futur apprenti ou de déposer leur offre en apprentissage .
- Retrouver des témoignages d'étudiants en alternance sur la playlist YouTube du ministère.
Contacts presse
Elie Revah
elie.revah@travail.gouv.fr
Grégoire Jayot
gregoire.jayot@travail.gouv.fr