G7 | Retour sur la conférence des ministres du Travail et de l’Emploi du G7, 24 mai 2022
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À l’occasion de la réunion des ministres du Travail et de l’Emploi du G7 qui s’est tenue le 24 mai 2022 à Wolfsburg sous présidence allemande, les ministres se sont engagés en faveur d’une transition juste et se sont mis d’accord sur des actions concrètes pour assurer l’employabilité, améliorer la sécurité et la santé au travail, renforcer la protection sociale universelle et garantir le respect des droits humains et des normes sociales et environnementales par les entreprises.
Cette réunion des ministres du Travail et de l’Emploi du G7 était la première depuis le G7 Social sous présidence française en 2019, les États-Unis et le Royaume-Uni n’ayant pas organisé de réunion ministérielle sous leurs présidences respectives en 2020 et 2021. Les partenaires sociaux B7 et L7 et les groupes d’engagement C7, W7 et Y7 ont participé activement aux travaux préparatoires et à la réunion des ministres, et les membres du G7 ont rappelé l’importance de la collaboration avec les partenaires sociaux dans la conception et le suivi des politiques en faveur de la transition juste.
Anousheh Karvar, déléguée du gouvernement auprès de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et des G7-G20 Travail-Emploi ainsi que présidente de l’Alliance 8.7, a représenté la France lors de cette réunion.
Les ministres ont tout d’abord condamné la guerre de la Russie contre l’Ukraine, et exprimé leurs préoccupations face aux lourdes conséquences politiques, sociales et économiques qui en découlent tant au niveau régional que mondial.
Priorités de la présidence allemande et positions françaises
Lors de cette réunion, les ministres se sont mis d’accord sur des actions concrètes pour une transition juste et la création d’emplois décents et de haute qualité dans une économie plus verte.
Quatre priorités ont ainsi été abordées sous cet angle et ont été reprises dans la déclaration commune des ministres.
1. Employabilité : améliorer l’employabilité et préparer les personnes à occuper des emplois plus durables et plus verts
Pour assurer une meilleure employabilité face aux changements structurels de nos sociétés (transformation numérique, décarbonation et évolutions démographiques), les membres du G7 se sont accordés sur la nécessité de parvenir à une compréhension commune de ce que sont les emplois verts et à mieux suivre leur croissance par le développement d’une méthodologie commune (en se reposant sur les travaux de l’OIT et de l’OCDE), de favoriser la coopération entre les services publics de l’emploi des pays du G7 et de s’engager à augmenter le taux de participation des personnes faiblement qualifiées. Un plan d’action pour une formation continue plus inclusive est annexé à la déclaration. Il préconise de mettre en place des outils pour anticiper les besoins en compétences et évaluer les programmes de formation ; d’accompagner les groupes les plus éloignés de l’emploi notamment en fournissant des services d’information et d’orientation de proximité et adaptés à leurs besoins ; et de renforcer le soutien à la formation des adultes à travers des financements gouvernementaux ciblés, des congés formation et le développement des partenariats publics-privés.
La France soutient ces objectifs, et a en particulier insisté sur l’importance de l’investissement dans la formation tout au long de la vie, surtout en faveur des publics les plus vulnérables, des jeunes et des demandeurs d’emplois de longue durée. Elle a également œuvré pour encourager la coopération internationale entre les services publics de l’emploi en direction des emplois verts et de la transition juste.
2. Protection sociale : adapter les systèmes de protection sociale pour les rendre plus résilients face aux défis du changement climatique et permettre une transition verte socialement juste
Pour renforcer la protection sociale universelle, les discussions ont porté sur les mesures à mettre en place pour éviter que les groupes les plus vulnérables soient affectés de manière disproportionnée par la transition climatique ; celles permettant de renforcer la résilience des systèmes de protection sociale face aux crises ; et enfin sur la nécessité de venir en aide aux pays à faible revenu pour le financement de l’extension de leurs systèmes de protection sociale. Sur ce dernier point, les membres du G7 ont accueilli favorablement l’accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale, initiative lancée par le Secrétaire général des Nations Unies.
La France a salué le choix de la présidence de mettre à l’ordre du jour le sujet de la protection sociale universelle dans les pays à faible revenu, porté par la France depuis plus d’une décennie dans toutes les enceintes internationales, en particulier lors du G7 Social en 2019 et du G20 en 2020 et 2021.
3. Sécurité et santé au travail : prendre en considération les effets du changement climatique sur la sécurité et la santé au travail (SST) pour l’adapter aux risques identifiés
Les membres du G7 se sont engagés à renforcer et à améliorer la SST face au changement climatique en adoptant une « feuille de route du G7 pour renforcer la sécurité et santé au travail dans une économie plus verte », annexée à la déclaration des ministres. Ils ont également souligné l'importance d'une coopération étroite avec les partenaires sociaux sur ce sujet. La feuille de route préconise de promouvoir la recherche et la mise en réseau des institutions de SST pour identifier les besoins de recherche, identifier des synergies et domaines possibles de coopération et échanger les informations sur les technologies et les mesures qui permettent de préserver la SST malgré le changement climatique. Elle recommande également de soutenir les entreprises et les employés à travers l’information, la sensibilisation, l’adaptation des systèmes d’alerte aux défis du changement climatique, mais aussi des incitations aux employeurs, pour qu’ils mettent en place des mesures préventives adaptées à leurs secteurs.
4. La question des chaînes d’approvisionnement durables
Sur cette question, la présidence avait organisé une conférence de haut-niveau réunissant les représentants des gouvernements, des organisations internationales, des partenaires sociaux et de la société civile pour identifier les facteurs de succès pour un instrument international contraignant sur les entreprises et les droits de l’homme et parvenir à un appel commun du G7 dans ce sens.
En s’appuyant sur son rôle de pionnière et son expérience depuis l’adoption de la loi sur le devoir de vigilance, la France a plaidé pour l’adoption d’un traité ou accord juridiquement contraignant prévoyant l’instauration d’obligations de vigilance au niveau mondial. Elle a mis en avant la valeur ajoutée d’un tel traité, qui permettrait notamment de rendre plus efficaces les instruments existants pour garantir le travail décent dans les chaînes d’approvisionnement et d’établir des règles communes de concurrence équitable.
Enfin, les ministres du travail et de l’emploi se sont mis d’accord pour transformer la Task Force Emploi du G7 en groupe de travail pérenne, considérant son rôle primordial pour coordonner les actions en faveur d’une relance durable et des marchés du travail plus résilients et plus forts.
Ces travaux de la filière Emploi-Travail serviront à alimenter les travaux et la déclaration des chefs d’État et de gouvernements, dont le Sommet se tiendra du 26 au 28 juin, au château d’Elmau.
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