Au travail, agir contre le sexisme : télécharger le kit

Publié le | Temps de lecture : 4 minutes

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Porter une tenue plutôt qu’une autre, éviter un collègue, ne pas demander un poste… autant de conduites adoptées par 81% des femmes victimes de sexisme. A l’occasion de la Journée internationale des Droits des Femmes, retour sur le kit « Agir contre le sexisme au travail ». Pour en finir avec ces comportements « toujours injustifiés et toujours déplacés », rappelle Myriam El Khomri.

Fin novembre, le Conseil supérieur de l’Égalité professionnelle publiait les résultats de son enquête sur la perception du sexisme « Les relations de travail entre les hommes et les femmes, au sein de la population non-cadre. » Et présentait des chiffres édifiants. 74% des femmes non-cadres déclaraient être régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes.

Plus grave, 81% des femmes victimes de sexisme indiquaient avoir déjà adopté une conduite d’évitement pour ne pas avoir à l'affronter de nouveau. Au quotidien, elles ont par exemple porté certaines tenues vestimentaires au lieu d’autres ; elles ont fait en sorte de ne pas se faire remarquer, elles ont évité de croiser certains collègues ; elles ne se sont pas rendues à certains déjeuners ; elles n’ont pas pris la parole en public, ou encore ; elles n’ont pas demandé certains postes…

De la résignation à la peur

A ces conduites d’évitement s’ajoutent la résignation et la crainte. 63% des femmes interrogées n’ont ainsi pas réagi ou n’ont pas souhaité dénoncer ces comportements considérant que cela n’aurait servi à rien ou par peur des représailles. Et pour celles qui ont dénoncé ces pratiques à leurs, 56% disent n’avoir pas été écoutées et/ou crues.

Le sexisme sape la confiance des femmes en elles-mêmes et peut avoir des conséquences néfastes sur leur travail et leur santé. De plus, il contribue au plafond de verre, au filet invisible qui limite le potentiel d’émancipation et d’épanouissement des femmes dans le travail. Aussi, le code du travail sanctionne tout agissement sexiste, depuis la loi du 17 août 2015.

Combattre le sexisme donne des résultats

Il s’agit aussi de donner les moyens aux entreprises d’agir contre le sexisme. Les chiffres de cette même enquête le montrent. Dans les entreprises qui le combattent, « seules » 33% des femmes disent être confrontées au sexisme. Aussi un kit a été édité pour aider à la fois les employeurs et responsables RH et les délégués syndicaux, avec des fiches adaptées à chaque public.

Le kit explique comment identifier les agissements sexistes et y être attentif, quel comportement adopter vis-à-vis de tous les salariés, quoi faire si on est victime ou témoin ou encore comment faire cesser, voire sanctionner le sexisme. Il propose aussi 10 leviers d’action et parmi eux: intégrer la lutte contre le sexisme dans les relations de travail au CHSCT ou encore sensibiliser les cadres.

Le kit « Agir contre le sexisme » veut outiller les entreprises et les partenaires sociaux pour les aider au quotidien. Il s’agit d’une responsabilité collective à laquelle prennent part les pouvoirs publics. Le sexisme se fonde sur des stéréotypes. Il est temps de les dépasser, ensemble.

Le Conseil supérieur de l’Egalité professionnelle

Il est présidé par Laurence Rossignol, Ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes. Myriam El Khomri, Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, en est la vice-présidente.

Qu’est-ce que le sexisme ?

Le sexisme regroupe à la fois des croyances et des comportements qui tendent à stigmatiser, à délégitimer, à inférioriser les femmes en raison de leur sexe. Ses manifestations sont très diverses et prennent la forme d’un continuum : des formes à l’apparence anodine (stéréotypes, « blagues », remarques) jusqu’aux plus graves (discriminations, violences, meurtres).

Sexisme : ce que dit la loi

L’agissement sexiste est défini, selon la loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi, comme « tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant » (art. L1142-1 du Code du travail).

Consulter le kit pour agir contre le sexisme