Allocation chômage, aides pour les jeunes, indemnisation des arrêts de travail : ce qui change le 1er avril 2025
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Le 1er avril 2025, plusieurs changements importants entrent en vigueur : le montant des minima sociaux, de plusieurs prestations sociales et de l’allocation de solidarité spécifique fait l’objet d’une revalorisation annuelle calculée en fonction du niveau d'inflation au cours des 12 derniers mois. Certaines allocations à destination des jeunes en insertion professionnelle sont concernées.
Plusieurs changements issus de la convention du 15 novembre 2024 relative à l'assurance chômage entrent par ailleurs en vigueur, affectant différents paramètres relatifs à l'allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE).
Les plafonds d’indemnisation des arrêts de travail sont enfin revus pour les salariés du secteur privé.
Revalorisation des allocations spécifiques à destination des jeunes
Les allocations suivantes voient leur montant augmenter au 1er avril :
- L’allocation du contrat d’engagement jeunes (CEJ) a un montant forfaitaire variable en fonction des ressources du jeune. Son montant mensuel maximal est revalorisé de 552,29 € à 561,68 € (320,15 € à Mayotte) ;
- L’allocation mensuelle versée aux jeunes en contrat de volontariat pour l’insertion (CVI) à l’établissement pour l’insertion dans l’emploi (EPIDE) est revalorisée de 552,29 € à 561,68 €.
Minima sociaux et prestations sociales
Revenu de solidarité active (RSA), prime d’activité, allocation de solidarité spécifique, allocations familiales, allocation aux adultes handicapés, allocation de rentrée scolaire, complément du libre choix de mode de garde… de nombreuses prestations sociales et minima sociaux font l’objet d’une revalorisation à hauteur de 1,7 % pour accompagner l’inflation constatée au cours des 12 derniers mois.
Consulter le communiqué de presse sur le site solidarites.gouv.fr
Allocations chômage : les principaux changements concernant l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE)
Mensualisation de l'allocation chômage
Dans la réglementation antérieure, le montant de l'allocation chômage était calculé en fonction du nombre de jours calendaires. Pour les fins de contrat de travail intervenues à compter du 1er avril, son montant est versé sur une base fixe de 30 jours par mois, quelle que soit la durée réelle du mois.
Allocataires âgés de 55 ans et plus, de 57 ans et plus et de 64 ans et plus
Dégressivité de l’allocation de retour à l’emploi
La dégressivité du montant de l’allocation chômage à partir du 7ème mois d’indemnisation cessait d’être appliquée à compter de 57 ans dans la réglementation antérieure. Pour les fins de contrat de travail intervenues à compter du 1er avril, elle cesse d’être appliquée dès l'âge de 55 ans.
Décalage des bornes d’âge d’entrée dans la filière senior
Les nouvelles bornes d’âge spécifiques sont les suivantes :
- les personnes de 55 et 56 ans bénéficient d’une durée maximale d’indemnisation de 22,5 ou de 30 mois selon la conjoncture économique ;
- les personnes de 57 ans et plus bénéficient d’une durée maximale de 27 mois ou de 36 mois selon la conjoncture économique.
Décalage de la borne d’âge permettant un allongement de leur période d’indemnisation en cas de formation en cours d’indemnisation
L’allongement de la durée d’indemnisation initialement prévue pour les personnes âgées de 53 et 54 ans, est désormais ouverte aux demandeurs d’emplois âgés de 55 et 56 ans. Cet allongement ne pourra pas excéder 182 jours.
Modification de la condition d’âge pour le bénéfice du maintien de droits jusqu’à l’âge de départ à la retraite à taux plein
Dans la logique de la réforme des retraites de 2023, le maintien de droits suit le report progressif de l'âge légal de départ à la retraite évoluant de 62 à 64 ans.
Travailleurs saisonniers
Les demandeurs d'emploi concernés par le travail saisonnier bénéficient désormais de conditions plus souples pour percevoir l'allocation chômage. Pour les fins de contrat de travail intervenus à partir du 1er avril, la durée minimale d’affiliation exigée passe de 6 mois à 5 mois sur les 24 derniers mois.
Travailleurs frontaliers
Les conditions de détermination de l’offre raisonnable d'emploi évoluent. Comme le précise le décret du 21 mars 2025 relatif aux éléments constitutifs de l'offre raisonnable d'emploi, c'est désormais le salaire habituellement pratiqué en France qui est pris en compte dans les offres proposées, et non les salaires pratiqués dans les pays voisins.
Le montant et la durée de l'indemnisation des demandeurs d'emploi transfrontaliers restent identiques.
Créateurs et repreneurs d’entreprise
France Travail propose une aide à la reprise ou à la création d'entreprise (Arce), correspondant à 60 % des droits au chômage restant, versée en deux temps à six mois d'intervalle. Celle-ci continue d'être proposée aux personnes inscrites à France Travail remplissant les conditions prévues.
Jusqu'ici, le deuxième versement, six mois après le premier, était effectué à la seule condition que l'entreprise créée ou reprise soit toujours en activité. Pour les créations et reprises d’entreprises intervenant à partir du 1er avril, l'allocataire a également l'obligation de ne pas exercer un CDI à temps plein.
L'allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE) et l'Arce ne sont pas cumulables.
Néanmoins il est possible de demander une reprise de droit à l'ARE pour bénéficier des 40 % des droits au chômage restant, après avoir bénéficié du double versement au titre de l'Arce.
À compter du 1er avril, le demandeur d'emploi doit avoir mis fin à son activité de création ou reprise d’entreprise ayant donné lieu au versement de l’Arce pour bénéficier de cette possibilité.
Enfin, pour les créateurs d'entreprise, le cumul de l’allocation chômage avec les revenus issus de l’activité créée/reprise, fait l'objet d'un plafonnement à hauteur de 60 % du reliquat du capital de droits.
À noter : à compter du 1er mai 2025, le taux de contribution d’assurance chômage acquitté par les employeurs est abaissé de 0,05 %.
Indemnisation des arrêts de travail des salariés du secteur privé
Les indemnités journalières (IJ) versées par l’assurance maladie en cas d’arrêt de travail voient leur plafond abaissé.
Le montant demeure fixé à 50 % du salaire brut avec un plafond fixé à 1,4 fois le SMIC, soit 2 522,57 € au 1er avril 2025. Ce montant était auparavant fixé à 1,8 fois le SMIC, soit 3 242,31 € en mars 2025.
Un délai de carence de trois jours reste appliqué.
En savoir plus sur l’indemnisation des arrêts de travail
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