Minima sociaux et prestations sociales 2024 | Panorama 2024 de la DREES

Une légère augmentation du nombre d’allocataires de minima sociaux, accompagné d’une baisse continue des bénéficiaires du RSA

En 2023, le nombre d’allocataires de minima sociaux s’élève à 4,36 millions, marquant une hausse de 0,5 % après une stabilité retrouvée en 2022. Le nombre de bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) continue toutefois de diminuer, avec une baisse de 2,0 % en 2023, après une baisse similaire en 2022. Ainsi, 1,85 million de personnes bénéficient de cette aide à la fin de l’année 2023. Cette tendance illustre les efforts du ministère du Travail et de l’Emploi pour renforcer l’insertion professionnelle des bénéficiaires.

L’insertion des bénéficiaires du RSA avec un suivi étendu à 86 % des allocataires

L’accompagnement des bénéficiaires du RSA constitue en effet une priorité : 86 % des allocataires sont orientés vers des organismes d’insertion en 2022. Cette démarche répond aux engagements de la réforme France Travail pour un accompagnement renforcé. Néanmoins, des disparités existent : pour les bénéficiaires ayant moins de six mois d’ancienneté dans le RSA, l’orientation n’est effective que dans 60 % des cas.

Source : DREES

Le SMIC, un levier crucial pour améliorer le revenu des ménages

L’étude souligne le rôle déterminant du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) dans la lutte contre la pauvreté. Pour une personne sans emploi et vivant seule, les prestations sociales permettent de bénéficier un revenu disponible mensuel de 839 euros. En comparaison, un emploi au SMIC permet d’atteindre un revenu de 1 621 euros net par mois, comprenant le salaire et la prime d’activité. Cet écart encourage l’activité salariale, renforçant l’autonomie financière et l’insertion des ménages

L’allocation aux adultes handicapés et les aides au logement

La DREES met également en lumière la forte hausse des allocataires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) en 2023 (+4,5 %), soit la progression la plus importante depuis douze ans. Cette hausse est attribuable à la réforme de la déconjugalisation de l’AAH, entrée en vigueur en octobre 2023, permettant à de nouveaux bénéficiaires en couple d’accéder à l’aide. 

Quant aux aides au logement, elles permettent de réduire significativement le taux d’effort des ménages modestes. Les dépenses de logement peuvent représenter jusqu’à 44 % de leurs revenus, les aides en réduisent considérablement ce poids, facilitant ainsi un accès au logement.

Une efficacité réaffirmée des dispositifs redistributifs dans la lutte contre la pauvreté

Les dispositifs redistributifs continuent de jouer un rôle majeur dans la réduction de la pauvreté monétaire en France. En 2021, en l'absence de dispositifs de redistribution, 21,4 % de la population métropolitaine vivrait sous le seuil de pauvreté, soit 13,5 millions de personnes. Grâce aux prestations sociales et aux impôts directs, ce taux a été pu être ramené à 14,5 %, soit 9,1 millions de personnes. 

L’impact est particulièrement marqué pour certains groupes : les familles monoparentales avec au moins deux enfants voient leur taux de pauvreté réduit de 20,2 points, tandis que les jeunes de moins de 20 ans et les personnes en situation de handicap de 15 ans ou plus bénéficient d’une baisse de 11,6 et 9,8 points respectivement. 

Ces résultats témoignent de l’efficacité des aides sociales pour atténuer les inégalités et soutenir les foyers les plus vulnérables.

Source : DREES

En savoir plus et accéder à l’étude : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/panoramas-de-la-drees/241022_Minima_Sociaux_2024