Métiers du grand âge et de l'autonomie : renforcer l’action en faveur de l’attractivité du secteur
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Élisabeth Borne et Brigitte Bourguignon ont présenté, mercredi 20 octobre 2021, un point d’étape du plan d’actions lancé il y a un an pour les métiers du secteur du grand âge et de l'autonomie. Pour aller plus loin, les Ministres ont signé un accord-cadre national d’engagement de développement des emplois et compétences (EDEC) avec la filière, qui permettra de renforcer l’action en faveur de l’attractivité du secteur.
Les métiers du grand âge et de l’autonomie jouent un rôle essentiel auprès des personnes âgées ou en situation de handicap. Ce rôle est amené à prendre encore plus d’importance face au vieillissement de la population, notamment. On estime ainsi à 350 000 le nombre de recrutements nécessaires pour faire face aux 1,4 millions de personnes en perte d’autonomie d’ici 2050.
Pourtant, ces métiers souffrent d’un déficit d’attractivité. Ils sont encore trop mal identifiés par le grand public, ainsi que les formations qui permettent d’y accéder. Aujourd’hui, un emploi d’aide à domicile sur six soit est vacant, malgré les efforts de communication des organisations professionnelles du secteur. Ces emplois nombreux à temps partiel et mal rémunérés connaissent des conditions d’exercice contraignantes
Sur la base des rapports de Dominique Libault et de Myriam El Khomri, le plan de 37 actions pour les métiers du grand âge et de l’autonomie s’articule autour des axes de travail suivants : hausse des rémunérations, renforcement des moyens humains, amélioration des formations et réduction de la pénibilité.
Parmi les actions menées :
- Hausse des salaires, entre 160 et 300 euros net mensuels, que ce soit pour les personnes qui travaillent en établissement ou à domicile. Elle s'est accompagnée d’un renforcement des moyens humains,
- Création de 12 600 places de formation, pour répondre aux besoins de ce secteur. En parallèle, le concours d’entrée pour les aides-soignants et accompagnants éducatifs et sociaux a été supprimé au profit d’un nouveau cycle de formation basé sur davantage de pratique à travers les stages,
- Recours plus important aux contrats en alternance grâce aux aides du plan « 1 jeune, 1 solution » de France Relance (5 000 euros pour le recrutement d’un alternant mineur et 8 000 euros pour un majeur). Pour créer une dynamique en faveur de l’alternance dans la fonction publique hospitalière, une aide de 3 000 euros par apprenti embauché a été mise en place à la rentrée 2021,
- Réduction de la pénibilité des métiers grâce à l’achat d’équipements pratiques qui bénéficient d’ailleurs aussi aux résidents des établissements : chariots roulants, chaises ergonomiques, et autres.
Pour aller plus loin, un accord-cadre national d’engagement de développement des emplois et compétences (EDEC) a été signé avec la filière pour permettre de renforcer l’action en faveur de l’attractivité du secteur.
Qu'est-ce qu'un EDEC ?
Un EDEC (engagement de développement des emplois et des compétences) s’inscrit dans la démarche d’appui aux mutations économiques (AME) qui permet de mener des actions d’anticipation, de soutien et de développement de l’emploi et de compétences.
Il s'agit d'un accord annuel ou pluriannuel conclu entre l’État et une ou plusieurs branches professionnelles pour la mise en œuvre d’un plan d’action négocié, sur la base d’un diagnostic partagé d’analyse des besoins qui a pour objectifs d’anticiper les conséquences des mutations économiques, sociales et démographiques sur les emplois et les compétences et de réaliser des actions concertées dans les territoires.
L’EDEC coconstruit par le Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion et 5 branches professionnelles (branche du secteur sanitaire, social et médicosocial privé à but non lucratif, branche de l’hospitalisation privée à statut commercial, branche de l’aide, de l’accompagnement des soins et des services à domicile, branche des entreprises des services à la personne, branche des salariés du particulier employeur) repose sur trois volets d’action :
- la promotion et le renforcement de l’attractivité des métiers pour attirer de nouveaux profils,
- l’accompagnement à la montée en compétences des professionnels,
- le renforcement des mobilités et des passerelles entre les métiers, les certifications et les secteurs.
Il vise à doter le secteur de professionnels en nombre et en qualifications adaptés pour soutenir les évolutions de l’activité et des métiers à moyen et long termes. Il s’agira en premier lieu de réduire les difficultés de recrutement et de fidéliser les professionnels. Aussi des équivalences entre les certifications et des passerelles inter-métiers et intersectorielles seront développées pour faciliter les mobilités professionnelles, aménager les deuxièmes parties de carrière et mieux reconnaître les métiers du Grand Âge et de l’Autonomie.
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