Les risques liés à l'hydrogène sulfuré
Publié le Mis à jour le |
L’hydrogène sulfuré (H2S) est un gaz incolore, composant naturel du pétrole, à odeur caractéristique d’œufs pourris. Il se dégage des matières organiques en décomposition ou lors de l’utilisation du souffre et des sulfures dans l’industrie chimique. Étant plus lourd que l’air, il s’accumule dans les parties basses non ventilées…
Circonstances du dégagement
Le dégagement se produit :
- En présence de matières ou résidus organiques ou minéraux (production de sulfures) ;
- Dans un espace confiné ;
- Sous l’effet d’une acidification (qui dépend du pH du milieu).
La perception olfactive est décelable à très faible concentration mais ne constitue pas un seuil d’alerte suffisant car elle s’atténue jusqu’à disparaître au fur et à mesure qu’augmente la concentration de gaz (effet de sidération olfactive).
Les secteurs les plus touchés par l’hydrogène sulfuré
- Les égoutiers, puisatiers, vidangeurs, salariés des stations d’épuration (inspection visuelle d’un réservoir, curage d’un caniveau, décolmatage d’un puits) ;
- Les ouvriers des raffineries lors des opérations de raffinage et de craquage des pétroles riches en soufre (raffinage par effet de chaleur) ;
- Les opérateurs des activités de captage, d’épuration, de traitement et de transport du gaz naturel ;
- Le personnel de fabrication de la viscose (soie artificielle) ;
- Les tanneurs ;
- Le personnel exposé à la fermentation du lisier dans les porcheries industrielles.
Quels sont les risques ?
L’hydrogène sulfuré est un gaz toxique qui pénètre par les voies respiratoires.
Compte tenu de son caractère insidieux, l’exposition à ce gaz revêt souvent un caractère accidentel qui peut être fatal.
Risques pour la santé
- Des intoxications aiguës (exposition de courte durée) : troubles respiratoires, irritations oculaires, conjonctivites, vertiges, céphalées, œdème aigu du poumon, pertes de connaissance (« plomb des vidangeurs ») ;
- Des intoxications chroniques (exposition prolongée) : bronchites irritatives, irritations cutanées ;
- Des perte de connaissance à partir de 500 ppm ;
- Une possibilité d’accident mortel très rapide en cas de fortes inhalations (> 1000 ppm).
Risques explosion/incendie
- Ce gaz est susceptible de former avec l’air une atmosphère explosible, la limite inférieure d’explosivité est de 4 % en volume et la limite supérieure d’explosivité de 46 % en volume ;
- Le risque d’incendie est élevé en présence d’une source de chaleur, la température d’auto-inflammation est de 250°C.
Les moyens de prévention
- Information et formation régulière des salariés sur les risques encourus, en particulier sur les conditions d’exposition accidentelle, et sur les moyens de s’en prémunir ;
- Dans les cuves, fosses, réservoirs, puits, égouts, caniveaux : évacuation (si possible mécanique) des dépôts et résidus avant de pénétrer dans l’espace confiné ;
- Utiliser des détecteurs de gaz fixes ou portatifs qui permettent d’avertir les salariés lorsque les seuils d’alerte sont atteints et contrôler régulièrement le bon fonctionnement de ces appareils à l’aide de gaz étalons (un recalibrage des détecteurs peut être nécessaire en fonction des résultats des tests car tout système de détection peut donner un faux sentiment de sécurité alors que les appareils peuvent défaillir ; leur installation doit toujours être accompagnée d’une procédure de contrôle périodique) ;
- En cas de fuite, utiliser un masque de protection respiratoire isolant.
Sources réglementaires
- Articles R. 4222-10 et suivants concernant les locaux à pollution spécifique
- Articles R. 4412-1 et suivants sur la prévention des risques chimiques
- Recommandations CNAM R 420
- Valeur moyenne d’exposition (sur 8 heures) : 5 PPM
- Valeur limite d’exposition (sur 15 minutes) : 10 PPM