Les risques liés au toluène
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Le toluène est un liquide incolore stable, d’odeur aromatique. Il est insoluble dans l’eau et se mélange à de nombreux solvants organiques (acétone, chloroforme, éthanol..). C’est un excellent solvant pour un grand nombre de substances naturelles ou de synthèse (huiles, graisses, résines...).
Données générales
Les secteurs les plus touchés par le toluène sont :
- Les secteurs utilisant des peintures, vernis, encres d’imprimerie et colles (utilisé comme solvant) ;
- Les secteurs cosmétique et pharmaceutique (utilisé comme solvant d’extraction)
- Les secteurs fabriquant de nombreux produits comme le benzène, le chlorure de benzyle, le benzaldéhyde, le phénol, le xylène…(utilisé comme intermédiaire de synthèse) ;
- L’industrie pétrolière (utilisé en mélange avec le benzène et le xylène).
Quels sont les risques ?
Risques aigus (exposition brève)
- Douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées, trouble de la conscience (voire coma) : par ingestion du toluène ;
- Toux, fièvre, pneumopathie, dyspnée, euphorie, hallucinations, fatigue, vertiges, faiblesse musculaire, insomnies, confusion mentale, troubles de coordination, diminution de la fréquence cardiaque et arrêts respiratoires peuvent apparaître selon la concentration et la durée d’exposition aux vapeurs de toluène : par inhalation du toluène ;
- Irritation des yeux et dermatoses d’irritation: par contact avec le toluène.
Risques chroniques (exposition prolongée)
- Troubles de la mémoire, de la concentration et de la personnalité ;
- Insomnies, diminution de la performance intellectuelle, selon l’importance de l’exposition ;
- Dermatoses d’irritation chroniques : liées à l’action desséchante et dégraissante du toluène sur la peau.
Autres risques
- Incendie et explosion : liés à la réaction vive du toluène avec des oxydants forts, le tétranitrométhane, des produits tels que l’acide nitrique concentré et des mélanges acide nitrique/acide sulfurique ;
- Dégradation de certaines matières plastiques : caoutchouc naturel, nitrile, PVC mais pas les polymères fluorés.
Les moyens de prévention
- Vérifier et prendre connaissance de l’étiquetage et de la fiche de données de sécurité du produit (notamment sur les précautions d’emploi et de stockage)
- Manipuler en vase clos, à défaut :
- mettre en place des aspirations pour capter les émissions à leur source
- mettre en place une ventilation générale des locaux sans recyclage de l’air
- Se munir des équipements de protection individuelle systématiquement lors de la manipulation du produit : vêtements de protection, lunettes de sécurité, gants imperméables ;
- Informer les salariés sur les risques encourus et les moyens de s’en prémunir (en cas de contact, rincer à grande eau pendant 15 minutes) ;
- Stocker le produit dans un local frais et ventilé sous rétention, à l’abri de la chaleur et à l’écart des produits oxydants ;
- Stocker dans des récipients métalliques et en verre pour de petites quantités
- Les installations électriques (éclairage, local…) doivent être adaptées aux dispositions ATEX (Atmosphère Explosive).
Sources réglementaires
Partie IV du Code du travail, notamment
- Les dispositions générales sur l'aération/assainissement des locaux de travail: Article R. 4221-1 et suivants
- La prévention du risque chimique: Article R. 4412-1 et suivants
- La conception des lieux de travail en matière de prévention des explosions: Articles R. 4216-31 et R. 4227-42 à R. 4227-54
Classement et étiquetage
Il est classé facilement inflammable et nocif par inhalation.
Valeur limite à ne pas dépasser (Article R. 4412-149 du Code du travail)
En France: VME égale à 50 PPM ou 192 mg/ m3.
VLE égale à 100 PPM ou 384 mg/ m3.
Tableaux de maladie professionnelle
Tableaux n° 4 bis et 84 des maladies professionnelles.
Pour en savoir plus
Institut national de recherche et de sécurité (INRS)
- Fiche toxicologique INRS FT 74 : « Le toluène »
- ED4226 « Les hydrocarbures aromatiques »
- Bruit et agents ototoxiques INRS ED 5028 : Certains agents toxiques professionnels comme les solvants aromatiques, le monoxyde de carbone et l'acide cyanhydrique, ou extra-professionnels comme les antibiotiques, les diurétiques, les sallicylates et les anti-tumoraux, peuvent fragiliser l'oreille interne des salariés. Or, les limites réglementaires à l'exposition au bruit ont été établies pour des sujets sains ne présentant pas de fragilité de l'oreille interne. Une oreille envahie par un agent ototoxique, ou une oreille vieillissante, pourrait se révéler plus vulnérable à une agression sonore qu'une oreille exposée uniquement au bruit.