La Cravate solidaire tord le cou aux préjugés
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Passer un entretien d’embauche, c’est revêtir son plus beau costume. Un vêtement qui n’est pas à la portée de toutes les garde-robes. L’association la Cravate solidaire collecte vestes, pantalons et tailleurs pour placer les candidats à égalité, lors de leur entretien d’embauche. La Cravate recrute aussi des bénévoles pour nouer des liens de confiance.
L’association La Cravate solidaire, c’est l’histoire de trois étudiants qui, pour passer leurs entretiens d'embauche, devaient s’acheter un costume et tailler dans leur budget. « Nous, encore, on n’étaient pas les plus à plaindre, on avait des jobs étudiants, les parents derrière, se souvenaient Nicolas Gradziel, Yann Lotodé et Jacques-Henri Strubel, dans le journal Le Monde, en 2014. On s’est demandé comment faisaient les autres… ».
Pour placer les candidats à égalité, ils créent la Cravate solidaire en 2012. L'association collecte alors costumes et tailleurs pour habiller les demandeurs d’emploi. Rapidement, elle est reconnue d'intérêt général par sa lutte contre la discrimination sociale et à l’apparence des personnes en insertion ou réinsertion professionnelle.
Ateliers de coaching
Au départ, se souvient David Michel, bénévole de la première heure et camarade des trois fondateurs : « on stockait chez nous, chez les amis, dans les garages des parents ». C'était avant que la Mission locale de Paris ne vienne prêter des locaux. Depuis, à cette dimension logistique, des ateliers de coaching sont venus s'ajouter.
David Michel, bénévole de la première heure à La Cravate solidaire.
Au cours de ces ateliers, les bénéficiaires sont reçus par un "chef d'orchestre". Il leur fait rencontrer des conseillers en image pour l’habillement, des spécialistes des ressources humaines (RH) pour un entretien et enfin un photographe pour valoriser leur profil et leur CV, y compris sur les réseaux. Tous ces professionnels sont bénévoles.
Une opportunité de s’engager
Tous trouvent là l’opportunité d'engager leurs compétences au service de l’autre, en particulier les professionnels des RH. « Lorsqu’on fait passer des entretiens, on n’a rarement le temps de donner des conseils aux candidats. Avec la Cravate, ils peuvent leur faire un retour » explique David Michel. La Cravate recrute aussi des conseillers en image. Eux doivent sentir quel vêtement s’accorde le mieux avec telle personnalité.
Enfin, n'importe quel salarié peut organiser une collecte. David Michel, cadre dans le BTP, a ainsi démarré dans son entreprise avant d’étendre l’appel aux dons à tout son groupe.
Leur générosité a sûrement permis à un candidat de décrocher un travail. Peut-être parce qu’il avait le bon costume, plus sûrement parce qu’il était taillé pour le job.
En savoir plus
La Cravate solidaire
Le réseau
La Cravate solidaire est présente
- à Paris,
- Caen,
- Clermont-Ferrand
- Dijon,
- Le Mans,
- Lille,
- Lyon,
- Pau,
- Rouen,
- et en Belgique, à Bruxelles.
Les agents du Ministère solidaires
Jusqu'au 8 mars, les agents du Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social sont solidaires de l’action de la Cravate solidaire et font don de leurs anciens vêtements. A noter que l’association est soutenue par l’Élysée dans le cadre du programme « La France s’engage ».