Inauguration du salon Jean Baptiste Lebas à l'hôtel du Chatelet
Publié le |
Myriam El Khomri a inauguré le salon Jean Baptiste Lebas à l’hôtel du Chatelet. L’occasion pour la ministre de rendre hommage à celui qui fut l’artisan des grandes réformes sociales portées par le Front populaire en 1936.
Qui est Jean-Baptiste Lebas ?
Né à Roubaix dans une famille ouvrière en 1878, Jean-Baptiste Lebas est élu conseiller municipal (1908), puis conseiller général (1910), puis maire de la ville de Roubaix (1912). Pendant la première guerre mondiale, refusant de coopérer avec les allemands, il est déporté à Radstadt en 1915. Sa carrière prend un tournant national avec son élection comme député du Nord en 1916. Au cours de ses différents mandats, il milite notamment pour la création d’un salaire minimum et la semaine de 40h.
Sous le Front Populaire, Léon BLUM le charge du portefeuille du Travail (4 juin 1936-21 juin 1937). En quelques semaines, Lebas engage des réformes sociales qui marqueront les mémoires : instauration de la semaine de 40 heures, octroi de 15 jours de congés payés, extension du principe de conventions collectives… Pendant la Seconde guerre mondiale, déchu de ses fonctions de maire par Vichy, Jean-Baptiste LEBAS appelle à la résistance, fonde un des tout premiers réseaux en zone occupée, ainsi qu’un journal clandestin intitulé L’Homme libre. Le 21 mai 1941, il est arrêté par les autorités d’occupation, condamné aux travaux forcés pour « crime d’intelligence avec l’ennemi » et déporté à Sonnenburg, près de Berlin, où il meurt le 10 mai 1944.
Léon Blum dira de lui que « Sa sagesse, sa constance, jointes à une incomparable connaissance de la vie ouvrière lui ont permis d’apporter une contribution sans prix au renouvellement de 1936 »
Les grandes réformes de 1936
Les congés payés
La loi du 11 juin 1936 octroi 15 jours de congés payés. Tout salarié lié à un employeur par un contrat de travail se voit accorder une semaine de congés payés (six jours ouvrables) pour six mois de service et quatorze jours (douze jours ouvrables) pour un an. L’été 1936 voit ainsi des milliers de travailleurs prendre pour la première fois la route des vacances !
La semaine de 40 heures
La loi du 21 juin 1936 voit la durée hebdomadaire du travail passer de 48h à 40h. Cette réduction du temps de travail, ainsi que l’octroi des congés payés, n’ont pas entraîné de diminution des salaires. Le salaire horaire des ouvriers a donc augmenté, en moyenne de 12%.
Les conventions collectives
A peine 4% des travailleurs français étaient couverts par une convention collective. La loi du 24 juin 1936 sur les conventions collectives du travail, défendue par Jean-Baptiste LEBAS leur redonne vitalité, en incorporant la liberté syndicale, l’interdiction du licenciement pour fait de grève, la fixation du salaire par catégories et par régions et l’organisation de l’apprentissage. C’est cette même loi qui institue les délégués du personnel.