Initiative territoriale : à Rennes, les métiers du bâtiment s’ouvrent aux femmes
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En arrivant à la gare de Rennes par le train, il ne fait aucun doute que la capitale bretonne construit son avenir. De grands projets sont en cours : quartier EuroRennes autour de la gare, cité internationale Paul-Ricoeur, nouvelle ligne de métro, etc...autant de chantiers que d’opportunités pour développer l’emploi et, en particulier, l’insertion.
Clause sociale d’insertion
À travers la clause sociale d’insertion, le droit des marchés publics permet de lier commande publique et accès à un emploi durable pour ceux qui en sont éloignés. C’est donc un formidable levier pour favoriser l’insertion et l’accès à l’emploi. Elle impose en effet aux entreprises ou structures qui veulent remporter ces marchés de réserver un certain nombre d’heures de travail à des personnes éloignées de l’emploi, notamment les bénéficiaires du RSA, les 16-25 ans suivis par les Missions locales ou des plus de 25 ans suivis par le Plan local d’insertion par l’emploi, les travailleurs reconnus handicapés…
La clause d’insertion, qui implique aussi un accompagnement des bénéficiaires, facilite leur (ré-)insertion professionnelle et, au-delà, leur permet de développer leurs compétences. L’objectif est qu’au final, elles (re-)trouvent du travail, que ce soit dans l’entreprise qui les aura accueillies au titre de la clause ou ailleurs.
Grands chantiers
Les grands chantiers menés par la Métropole de Rennes et leurs clauses d’insertion sont une opportunité pour développer le retour à l’emploi.
À la Maison de l’emploi, de l’insertion et de la formation (MEIF) du bassin d’emploi de Rennes, Bertrand Bernicot est en charge de la sécurisation des parcours professionnels. À ce titre, il s’assure que les opérateurs de la clause (entreprises de travail intérimaire d'insertion, GEIQ, etc.) veillent à l'orientation des publics concernés vers les entreprises titulaires des marchés.
Avec la Région Bretagne, le PLIE de Rennes Métropole (Plan local pluriannuel pour l'insertion et l'emploi) et l’organisme de formation pilote CLPS de Rennes, la MEIF du bassin d’emploi de Rennes a décidé d’aller plus loin avec, à titre expérimental, un nouvel objectif : féminiser les recrutements au titre de la clause sociale dans les métiers du bâtiment en intégrant davantage de femmes dans la préparation préalable à la clause.
«Les femmes recrutées dans le cadre de la clause sociale le sont majoritairement pour les métiers de l’hygiène et de la propreté. Nous avons voulu ouvrir aux femmes les métiers du bâtiment et, en priorité, du second œuvre.» Bertrand Bernicot, chargé de la sécurisation des parcours professionnels.
A la rencontre des futures bénéficiaires
Dans les faits, il a fallu convaincre et prendre mieux en compte les freins périphériques à l’emploi. M. Bernicot est sorti des sentiers battus et s’est éloigné des réseaux habituels pour aller à la rencontre des potentielles futures bénéficiaires.
«Nous avons ciblé les quartiers prioritaires et nous sommes appuyés sur les maisons de quartier où j’ai tenu des permanences pour faire connaître cette initiative, auprès de celles qui ne sont pas accompagnées»
L’investissement de la MEIF du bassin d’emploi de Rennes a payé et Bertrand Bernicot est parvenu à la parité dans l’action de préparation à la clause sociale. Six femmes figuraient parmi les stagiaires. Aujourd’hui, l’une d’elles s’est lancée en auto-entrepreneur, une autre se forme en contrat de professionnalisation, une autre encore poursuit son parcours d’insertion.
Suite à cette première initiative, menée dans le cadre d’une expérimentation, une nouvelle formation a été engagée pour laquelle aucune femme n’a répondu présente. Elle était ciblée sur les métiers du second œuvre. La MEIF du bassin d’emploi de Rennes en a toutefois tiré une conclusion : pour échapper aux stéréotypes, il faut savoir sortir des schémas habituels et remettre sans cesse le travail sur le métier.
Les points clés de l'initiative territoriale pour l'emploi de la MEIF de Rennes
- Communiquer davantage auprès des femmes pour lever les freins à la représentation des métiers.
- Prévoir l’intégration des questions de mixité dès la préparation à la clause d'insertion.
- Mieux informer les prescripteurs au contact des publics les plus éloignés de l’emploi.