G7 | Retour sur la réunion des ministres du Travail des pays du G7 au Japon : « Investissement dans les compétences et développement d’un marché du travail inclusif » à l’ordre du jour des discussions, 22-23 avril 2023

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Du 21 au 23 avril 2023, les ministres du Travail des pays du G7 et leurs représentants se sont réunis sous présidence japonaise. Le groupe des 7, composé des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, du Japon, de l’Italie, du Canada, de la Commission européenne et de la France, a travaillé sur les axes définis par la présidence japonaise, lors de six sessions d’échange. Ils se sont accordés sur une déclaration commune, centrée sur « l’investissement dans le capital humain ».

Au sortir de la pandémie de COVID-19, les marchés du travail ont été frappés par les impacts sociaux et économiques négatifs de l’agression russe en Ukraine, dont les effets sur l’emploi risquent de perdurer. Par ailleurs, les transitions écologiques, numériques et démographiques constituent de grands défis, auxquels ces marchés sont et seront de plus en plus confrontés, mais aussi des opportunités qu’il convient de saisir. C’est notamment sur ces questions et sur le nécessaire partage de bonnes pratiques permettant d’y répondre, que les ministres du Travail des pays du G7 réunis au Japon ont échangé.

Anousheh Karvar, déléguée du Gouvernement français auprès de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et des G7-G20 « Travail-Emploi », y représentait Olivier Dussopt, ministre français du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion.

Après avoir réitéré leur condamnation forte de l’agression russe contre l’Ukraine et ses conséquences sur le marché du travail, les représentants des pays du G7 « Travail-Emploi » se sont accordés sur l’importance « d’investir dans le capital humain » pour répondre à ces défis, selon la thématique retenue par la présidence japonaise pour constituer le fil rouge des échanges.

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Une déclaration d’intention axée sur « l’investissement dans le capital humain »

Les ministres se sont accordés sur une déclaration commune, bâtie autour de trois priorités :

  • Favoriser la résilience du marché du travail, en tenant compte des solutions retenues à la suite de la crise du COVID-19, des défis posés par les trois grandes transitions à l’œuvre, mais aussi du contexte actuel caractérisé, entre autres, par la guerre en Ukraine, l’inflation, une pénurie de produits de première nécessité et l’augmentation des prix de l’énergie. Il s’agit de continuer à travailler ensemble, également avec les partenaires sociaux et les autres parties prenantes, pour renforcer la résilience de nos économies et permettre à tous les citoyens de bénéficier des fruits de la croissance et de se former tout au long de leur vie aux nouvelles compétences liées aux enjeux climatiques, numériques et démographiques qui façonneront le monde de demain.
  • Développer un marché du travail inclusif, en permettant à tous, y compris aux plus vulnérables, de trouver une place dans la société qui corresponde à leurs aspirations, en leur permettant d’avoir accès aux compétences adéquates. Il convient ainsi d’encourager les séniors à lutter contre l’obsolescence des compétences via la formation, de favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap, de permettre à tous les jeunes de s’insérer efficacement sur le marché du travail, en ayant accès à des formations appropriées et enfin, d’accélérer la mise en œuvre effective de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Il sera ainsi fondamental de continuer à mesurer concrètement les avancées réelles vers l’égalité femmes-hommes, à l’aide du « Tableau de suivi du G7 sur les Inégalités de genre » (« G7 Dashboard on Gender Gaps »). L’ensemble des parties prenantes, travailleurs et employeurs, partenaires sociaux, organisations de la société civile et de l’économie sociale et solidaire, collectivités territoriales, a également un rôle important à jouer dans tous ces domaines, afin d’assurer une transition juste pour tous.
  • Renforcer l’engagement au travail et promouvoir le travail décent, en travaillant sur les leviers permettant de renforcer l’engagement au travail, d’atteindre un meilleur épanouissement de chacun dans son poste et enfin, d’obtenir de meilleures performance et productivité. Pour y parvenir, il convient de veiller au respect des principes et droits fondamentaux au travail*, de réduire les inégalités, de soutenir des salaires adéquats, d’assurer la santé, la sécurité et le bien-être au travail, de favoriser le développement des carrières, de promouvoir les emplois dans le secteur du « care », et enfin, de construire des chaînes d’approvisionnement responsables, qui bannissent le travail forcé, le travail des enfants, la traite des êtres humains et l’esclavage moderne, grâce notamment au partenariat de « l’Alliance 8.7 ».

Les pays réunis à cette occasion ont également adopté le « Plan d’action » du G7 « Travail-Emploi », pour promouvoir le développement des carrières et une plus grande résilience des actifs et des entreprises vis-à-vis des changements structurels de l’économie. Intégrant les travaux de l’OIT et de l’OCDE, ce « Plan d’action » vise à renforcer l’accès de tous à la formation, en favorisant l’adéquation entre les compétences des travailleurs et les besoins des entreprises, dans un monde de plus en plus digitalisé et tourné vers les emplois verts. Cela se fera notamment grâce à une meilleure coordination de toutes les parties prenantes de l’écosystème de la formation et du renforcement des carrières.

Les ministres et leurs représentants ont également remercié l’OIT et l’OCDE pour la grande plus-value de leurs travaux, qui ont contribué à alimenter la déclaration finale et le « Plan d’action » du G7 « Travail-Emploi » permettant d’en déployer les engagements.

* Cinq catégories de « Principes et droits fondamentaux au travail » (PDFT), renvoyant aux dix conventions internationales du travail nº 87, 98, 29, 105, 138, 182, 100, 111, 155 et 187, sont contenues dans un instrument juridique spécifique, la « Déclaration de l’OIT relative aux Principes et droits fondamentaux au travail ». Ces cinq PFDT sont : la liberté d'association et la reconnaissance effective du droit de négociation collective ; l'élimination de toute forme de travail forcé et obligatoire ; l'abolition effective du travail des enfants ; l'élimination de la discrimination en matière d'emploi et de profession ; le droit à un milieu de travail sûr et salubre.